Hello !!!! Bon, en ce 14 mai, jour de mon anniversaire (57 ans – bientôt la fin), j’ai envie de vous offrir un guide qui pourra probablement vous être utile. J’ai beaucoup à écrire, je vais probablement le faire en deux épisode :). J’espère que ce guide sera utile et vous fera plaisir, on y va ?

Un service presse (SP) est un livre (format papier ou numérique) offert par un éditeur ou un auteur à un chroniqueur (blogueur, bookstagrammer, etc.) en échange d’une critique après lecture​.

C’est un partenariat gagnant-gagnant : vous recevez un livre gratuitement et, en retour, vous publiez une chronique honnête sur votre blog ou vos réseaux. Ce guide détaillé vous explique comment obtenir des SP, ce que les éditeurs recherchent chez les chroniqueurs, les formats disponibles, le déroulement côté éditeur/auteur, les obligations à respecter et des conseils pratiques pour mettre toutes les chances de votre côté.

Contacter les Maisons d’édition et Auteurs pour Demander un SP

Plusieurs voies s’offrent à vous pour solliciter un service presse : contacter directement les éditeurs/auteurs ou passer par des plateformes spécialisées.

• Via les plateformes dédiées : Des sites comme NetGalley, SimPlement.pro ou Babelio facilitent l’obtention de SP. Sur NetGalley, les éditeurs proposent des SP numériques (ebooks) accessibles aux chroniqueurs : vous faites la demande en un clic, et si l’éditeur l’accepte, vous téléchargez l’ebook pour lecture. NetGalley n’impose pas de délai fixe mais dispose d’un système de points qui pénalise ceux qui ne rendent pas de chronique afin d’inciter les lecteurs à publier leur avis​. La plateforme fournit même les hashtags à utiliser lors de vos post, pour bien signaler qu’il s’agit d’un SP. Sur SimPlement.pro, on trouve surtout des auteurs auto-édités ou de petites maisons d’édition : vous pouvez y recevoir des ebooks (et parfois des livres papier) en échange d’une chronique sous un certain délai​. Les auteurs y définissent le temps de lecture accordé, et une messagerie vous permet de discuter si nécessaire. Vous êtes noté en fin de chronique sur le respect du délai et la qualité de l’échange, ce qui vous incite à être sérieux. Babelio organise quant à lui l’opération Masse Critique chaque mois : les membres du site peuvent postuler pour recevoir un livre papier en SP, à condition d’avoir déjà publié des critiques sur Babelio et de respecter leurs engagements. Plus vous participez assidûment, plus vous augmentez vos chances d’être sélectionné lors de ces tirages au sort mensuels.

• En contactant directement les éditeurs/auteurs : Si vous ciblez une maison d’édition en particulier ou un auteur, la démarche proactive est tout à fait envisageable. Renseignez-vous d’abord sur les éditeurs que vous visez : ont-ils un formulaire de demande de SP sur leur site ? Acceptent-ils les partenariats actuellement ? Certaines maisons annoncent sur leurs réseaux sociaux quand elles recherchent des chroniqueurs, souvent en fin d’année ou à l’occasion de campagnes de recrutement. Lorsqu’aucune procédure n’est indiquée, vous pouvez envoyer un email de demande de SP.

Rédiger votre demande de SP (email ou message privé)

• Soignez l’objet et l’introduction : Indiquez clairement que vous sollicitez un service presse pour tel livre ou collection. Présentez-vous brièvement dès le début (votre nom ou pseudo, et le fait que vous êtes blogueur/chroniqueur littéraire).

• Mettez en avant vos plateformes et statistiques : Donnez les liens vers votre blog et/ou vos réseaux sociaux où vous publiez des chroniques (n’oubliez pas de les inclure : l’éditeur n’ira pas chercher lui-même vos pages ! Indiquez votre présence sur Instagram, YouTube, etc., ainsi que votre nombre d’abonnés et le profil de votre audience. Montrez en quoi vous avez une communauté de lecteurs actifs, prête à être intéressée par leurs livres.

• Mettez en avant la qualité de vos chroniques : Vous pouvez mentionner un exemple de chronique réussie d’un livre dans le même genre ou de la même maison d’édition, pour prouver votre pertinence. Joindre un portfolio de chroniques ou citer vos meilleures critiques (avec liens) est un plus.
• Expliquez votre intérêt : Dites pourquoi vous voulez ce livre ou collaborer avec cette maison. Montrez que vous connaissez un minimum leur ligne éditoriale. Cette personnalisation prouve votre motivation réelle et non un simple désir de “livres gratuits”. Par exemple, mentionnez que le genre ou le thème du livre vous attire particulièrement.
• Restez courtois et professionnel : Adoptez un ton poli et enthousiaste, sans être insistant. Évitez les fautes d’orthographe (faites-vous relire au besoin pour éliminer les coquilles). Montrez-vous bienveillant envers le destinataire de votre demande (souvent un service communication/presse débordé) en restant patient après l’envoi – ne relancez pas agressivement si la réponse tarde.
• Concluez avec tact : Remerciez la personne de son attention, et indiquez que vous restez à disposition pour toute info complémentaire. Terminez par une formule de politesse adaptée.

• Astuce : ciblez en priorité des éditeurs et ouvrages qui vous passionnent vraiment. Contactez-les seulement si le livre vous intéresse sincèrement, pas juste pour recevoir un colis. Cela se ressentira dans votre message, et surtout vous serez plus à même de lire et chroniquer l’ouvrage avec envie. Il vaut mieux un mail bien personnalisé à une poignée d’éditeurs que des copiés-collés envoyés à tout va.

Ce que les Éditeurs et Auteurs Recherchent chez un Chroniqueur

Les maisons d’édition (comme les auteurs) sont de plus en plus sollicitées par des blogueurs littéraires. Elles doivent donc sélectionner avec soin à qui envoyer leurs services presse. Voici les principaux critères qu’elles examinent :

• Une présence en ligne solide : Il vous faut au préalable « un endroit où partager [v]os avis », sans quoi vous ne recevrez pas de SP. Cela peut être un blog littéraire, un compte Instagram (bookstagram), une chaîne YouTube (booktube) ou tout autre réseau dédié où vous publiez régulièrement des chroniques. Plus votre présence est développée, plus vous attirez l’œil des éditeurs. Quelques centaines d’abonnés suffisent parfois pour commencer à être contacté (certains blogueurs ont reçu des propositions dès 300-400 abonnés), mais le critère du nombre d’abonnés reste important pour beaucoup d’éditeurs. En effet, « une publication Instagram par un influenceur à forte visibilité est bénéfique » pour promouvoir le livre. Toutefois, ne vous découragez pas si vous êtes encore petit : la progression vient en créant du contenu de qualité et en échangeant avec la communauté.

• Des chroniques de qualité et sincères : Les éditeurs regardent comment vous chroniquez. Attendent-ils de vous un publi-reportage élogieux ? Non, l’honnêteté prime. Un SP implique une critique objective, pas de la publicité aveugle. Vos avis doivent être argumentés, constructifs et bien écrits. Montrez que vous savez exprimer ce qui vous a plu ou déplu dans une lecture de manière respectueuse. La pertinence de vos chroniques est un facteur pris en compte. Un éditeur appréciera un chroniqueur qui sait mettre en valeur un livre tout en restant sincère. N’hésitez pas à afficher sur votre blog une politique de chronique (expliquant que vous donnez votre avis authentique, même en cas de déception), cela inspire confiance.

• Un profil en adéquation avec leurs livres : Les maisons d’édition recherchent des chroniqueurs dont les goûts littéraires correspondent à leur ligne éditoriale. Par exemple, une maison spécialisée en fantasy privilégiera les blogueurs qui lisent et chroniquent fréquemment de la fantasy. Pour un auteur, s’assurer que le chroniqueur aime le genre de son roman est essentiel pour avoir un retour pertinent. Pensez donc à bien cibler vos demandes de SP en fonction de vos genres de prédilection. Mentionnez les genres que vous lisez et chroniquez habituellement. De même, vérifiez que le livre que vous sollicitez s’intègre bien dans ce que vous présentez à vos abonnés (vos lecteurs suivent votre contenu pour certaines thématiques, l’éditeur le sait).

• Engagement et plateformes multiples : L’idéal pour un éditeur est que la chronique ait un maximum de visibilité. Ainsi, les blogueurs qui partagent leurs avis sur plusieurs plateformes marquent des points. Par exemple, après avoir publié l’article sur votre blog, vous le relayez sur Instagram, Twitter, Facebook, et sur des sites communautaires comme Babelio, Goodreads, Livraddict, Amazon, etc. Cela « décuple la visibilité du livre ». Mentionnez dans vos échanges que vous postez vos chroniques sur divers réseaux littéraires – c’est un atout. De plus, un compte Instagram avec un joli feed (belles photos, cohérence esthétique) peut attirer les éditeurs, car « les maisons d’édition sont friandes de jolies photos qui mettent en valeur le livre ». L’aspect visuel compte, surtout dans l’univers bookstagram où un beau cliché de livre peut susciter l’intérêt.

• Sérieux et régularité : Prouver que vous êtes fiable est crucial. Un éditeur cherche quelqu’un qui lira et chroniquera effectivement le livre envoyé. Si votre blog est inactif depuis 6 mois ou si vous avez une pile à lire monstrueuse de SP en attente, cela peut les refroidir. Au contraire, un blog mis à jour régulièrement, un historique de chroniques tenues à temps, démontrent votre sérieux. Certains auteurs n’hésitent pas à vérifier que vous n’avez pas déjà 100 livres en attente avant de vous confier le leur. Mettez en avant votre régularité de publication (par ex : « Je publie 4 chroniques par mois »), et bien sûr, tenez vos engagements sur les SP précédents (un éditeur peut voir sur Babelio ou autre si vous avez bien chroniqué les SP reçus antérieurement).

En résumé, pour convaincre un éditeur ou auteur, cultivez votre crédibilité en ligne : une communauté engagée, des avis de qualité dans le bon domaine, de la visibilité multi-plateforme, et un comportement fiable. Avec ces atouts, vous correspondez au profil recherché.

Formats de Services Presse : Papier vs Numérique

Les services presse sont proposés soit en format papier, soit en format numérique (ebook), parfois les deux. Chaque formule a ses particularités :

• SP au format papier (livre imprimé) : C’est le format traditionnel des SP, souvent très apprécié des chroniqueurs. La majorité des blogueurs préfèrent recevoir un livre papier pour le confort de lecture et le plaisir de l’objet. Pour les éditeurs, envoyer un livre physique représente cependant un coût non négligeable (impression, frais de port), surtout pour les petits éditeurs ou auteurs auto-édités. Ils privilégient donc ce format pour les chroniqueurs en qui ils ont confiance et qui offrent une bonne visibilité. Recevoir un SP papier est valorisant, mais gardez en tête que cela engage d’autant plus à honorer la chronique, par respect pour l’exemplaire envoyé. Par ailleurs, certains SP papier sont des épreuves non corrigées ou versions avant publication (notamment pour les romans à paraître, on parle alors de « SP anticipé » ou ARC). Le chroniqueur a la primeur du texte mais peut y trouver des coquilles résiduelles.

• SP au format numérique (ebook) : De plus en plus courant, le SP numérique est souvent envoyé sous forme de fichier ePub, PDF ou via un service dédié (lien NetGalley, etc.). Pour l’éditeur ou l’auteur, ce format est économique et instantané. Il permet d’atteindre un plus grand nombre de chroniqueurs sans frais. Certaines maisons ne fournissent des SP qu’en numérique aux blogueurs, réservant les exemplaires papier à la presse traditionnelle ou aux gros influenceurs. Du côté des chroniqueurs, le numérique a des avantages (accès rapide, stockage facile, aspect écologique) mais beaucoup restent attachés au papier – selon une autrice, à peine « 5% [des chroniqueurs] acceptent le format numérique à priori » lorsqu’ils débutent. Néanmoins, montrer que vous êtes ouvert aux deux formats peut élargir vos possibilités de SP. Par exemple, un auteur auto-édité sera ravi si vous acceptez un ePub, et saura qu’il pourra peut-être vous faire confiance pour un broché plus tard une fois la relation établie. Attention toutefois : qui dit fichier numérique dit risque de piratage. Ne partagez jamais un ebook SP autour de vous de façon illégale – certains auteurs ont eu la mauvaise surprise de retrouver leur roman sur des sites pirates suite à des envois numériques imprudents. C’est une question de confiance entre vous et l’ayant-droit.

En pratique, soyez clair sur vos préférences de format lorsque vous postulez pour un SP, mais restez flexible. Si un éditeur ne propose que du numérique et que le livre vous intéresse, n’écartez pas l’occasion. L’important est de pouvoir livrer votre chronique. De plus, si vous n’avez pas de liseuse et n’aimez pas lire sur écran, mentionnez-le poliment (certains chroniqueurs précisent ne lire qu’en papier). Enfin, sachez que des plateformes comme SimPlement vous permettent de indiquer votre format préféré dans vos paramètres pour orienter les propositions.

Côté Éditeur/Auteur : Sélection, Envoi et Suivi des SP

Comment les maisons d’édition et auteurs gèrent-ils concrètement les services presse en interne ? Comprendre cela vous aidera à adapter votre approche.

• Sélection des chroniqueurs : Les éditeurs reçoivent de nombreuses demandes et observent aussi spontanément les réseaux pour repérer des profils intéressants. La capacité d’un chroniqueur à apporter de la visibilité est scrutée : le nombre d’abonnés demeure un critère majeur pour beaucoup, même si ce n’est pas le seul. Ils vérifieront également la ligne éditoriale de votre blog (pour voir si vos lectures correspondent à leurs publications) et l’esthétique de vos posts sur les réseaux (en particulier sur Instagram). Du côté des auteurs indépendants, certains avouent sélectionner plus sur la compatibilité de genre et la fiabilité que sur les followers : « je ne sélectionne pas [mes SP] en fonction du nombre d’abonnés […] je vais regarder que la personne est bien dans mon genre littéraire et qu’elle fait des retours réguliers ». En somme, chaque sollicitation de SP fait l’objet d’une évaluation : l’éditeur ou auteur se demande « Ce chroniqueur est-il pertinent pour mon livre ? ». Si la réponse est oui et que le budget SP le permet, vous avez de bonnes chances d’être retenu.

• Envoi du service presse : Une fois sélectionné, le chroniqueur reçoit soit un mail pour télécharger l’ebook (ex : lien NetGalley ou fichier joint), soit un colis postal contenant le livre papier. Les grandes maisons ont parfois des attachés de presse ou community managers chargés d’envoyer les SP. Certaines utilisent exclusivement des services numériques (ainsi, les Éditions Fayard invitent les blogueurs à utiliser NetGalley pour accéder aux SP numériques de leur catalogue). D’autres contactent directement les chroniqueurs via message privé sur Instagram ou par email pour demander l’adresse postale.

• Astuce : Si vous êtes accepté pour un SP papier, fournissez rapidement et clairement vos coordonnées postales pour l’envoi, et vérifiez bien l’exactitude de votre adresse. L’envoi peut prendre quelques jours à quelques semaines selon les sorties (parfois les éditeurs envoient les SP papier un peu avant la sortie officielle pour que la chronique paraisse à temps). Pour un SP numérique, l’accès est souvent quasi immédiat une fois approuvé.

• Suivi et relance : Côté éditeur/auteur, l’envoi d’un SP ne s’arrête pas à mettre un livre entre vos mains – ils attendent un retour. Chaque SP est souvent suivi dans un fichier ou via la plateforme utilisée. Par exemple, un auteur auto-édité tiendra une liste de qui a reçu son livre et vérifiera au fil des semaines si la chronique est publiée. Beaucoup accordent un délai indicatif (par ex. « chronique à publier dans le mois suivant la réception »). S’il n’y a pas de nouvelles passé ce délai, certains pourront vous faire une relance courtoise pour s’enquérir de l’avancement ou repousser l’échéance en cas d’empêchement. Sur SimPlement, la plateforme envoie automatiquement des rappels à l’échéance du délai fixé par l’auteur. Sur NetGalley, comme mentionné, c’est votre note de feedback qui pâtira d’un manque de chronique, ce qui incite à ne pas oublier.

• Attention : si vous prenez beaucoup de retard sans prévenir, ou pire, si vous ne donnez plus signe de vie (ghosting), l’éditeur s’en souviendra. Nombre d’auteurs ne reproposeront plus de SP aux chroniqueurs qui n’ont pas honoré leurs engagements précédents. C’est une question de confiance et de réputation. Au contraire, si vous communiquez (par exemple, prévenir que vous aurez une semaine de retard ou que finalement le livre ne vous plaît pas et proposez de le chroniquer un peu plus tard ou différemment), la plupart seront compréhensifs. Retenez qu’un SP est souvent vu par les éditeurs comme faisant partie d’une stratégie de com’ sur un laps de temps défini (souvent autour de la sortie du livre). Ils apprécient donc que les chroniques paraissent dans un délai raisonnable pour maintenir le momentum de la promotion. N’hésitez pas à demander le timing idéal (certains vous diront « si possible, publiez l’avis avant telle date »).

En somme, du côté éditeur/auteur, le SP est un investissement (en temps, en argent, en confiance) qu’ils font sur vous, et ils espèrent un retour sous forme de chronique publiée. Comprendre cela vous incitera à respecter vos engagements et à communiquer clairement, ce qui consolidera vos relations avec vos partenaires livresques.

A suivre dans un prochain article : Conditions et Obligations du Chroniqueur SP