Trois millions… ou presque de Cédric Le Calvé

Bonjour à tous. En ce nouveau lundi, je vous présente un thriller en Ardèche aux accents humains et profondément réalistes : Trois millions… ou presque de Cédric Le Calvé.

Un grand merci à Cédric Le Calvé pour ce service presse, lu en format Kindle. Ce thriller à l’allure de roman noir, paru aux éditions Bookless en mai 2023, m’a séduite par sa promesse d’un huis clos rural situé en Ardèche, un territoire que je connais bien et dans lequel j’ai moi-même posé mes valises. J’étais donc particulièrement curieuse de découvrir comment l’auteur allait restituer l’atmosphère d’un village isolé dans la montagne – un décor qui n’est pas qu’un simple arrière-plan, mais un véritable personnage à part entière dans cette intrigue singulière.

 SimPlement.pro


Une intrigue au suspense psychologique, ancrée dans la réalité sociale

Contrairement aux thrillers classiques où l’action palpite à chaque page, Trois millions… ou presque joue la carte du suspense psychologique, où l’enquête est à peine esquissée. Ici, l’essentiel n’est pas ce qui est dit, mais ce qui est suggéré. La tension monte doucement, au rythme des choix moraux que Benjamin, le principal protagoniste, est contraint de faire. Il n’y a ni détective héroïque, ni criminel démoniaque à démasquer – tout repose sur la fragilité humaine et la tentation de sortir de sa condition.

L’auteur nous plonge dans le quotidien d’un homme ordinaire, un jeune père divorcé, vivant à la limite de la précarité, avec un métier difficile, des finances au plus bas et une garde partagée qui ne laisse place qu’à de brefs instants de bonheur avec sa fille. Une réalité sociale crue, sans fard, mais qui donne à ce roman une dimension authentique et profondément humaine. On est très loin des thrillers spectaculaires et hollywoodiens : ici, le danger vient de l’intérieur, des décisions que l’on prend, ou que l’on subit.


Benjamin, un personnage principal d’une complexité bouleversante

Le personnage de Benjamin est sans conteste le cœur battant du roman. Dès les premières pages, je me suis sentie touchée par sa vulnérabilité, son humilité, et cette volonté sincère de s’en sortir malgré les obstacles. Il représente cette frange invisible de la société, celles et ceux qui ne font pas de bruit mais qui luttent chaque jour pour garder la tête hors de l’eau.

Mais ce qui rend Benjamin si captivant, c’est sa faillibilité. L’auteur n’en fait pas un héros irréprochable, bien au contraire. À mesure que l’histoire avance, ses choix deviennent de plus en plus ambigus. Sa relation avec Louka, notamment, dérange. Une relation toxique, manipulatrice, qui met en lumière la part d’ombre d’un homme pourtant bienveillant au départ. Le lecteur est alors pris dans un tiraillement : comment continuer à éprouver de l’empathie pour un personnage qui nous déçoit ?

C’est là toute la force de l’écriture de Cédric Le Calvé : il nous oblige à regarder en face l’ambivalence humaine, à accepter que l’on puisse être à la fois victime et coupable, généreux et égoïste, aimant et destructeur. Benjamin n’est pas un héros, il est nous, avec nos contradictions, nos pulsions, nos rêves de revanche.


Une Ardèche sombre et silencieuse, personnage à part entière

L’intrigue se déroule dans un village isolé de l’Ardèche, un décor qui a immédiatement éveillé ma curiosité. Je vis dans cette région moi-même et je suis toujours attentive à la manière dont elle est représentée dans les romans. Et je dois dire que Cédric Le Calvé en saisit admirablement l’essence.

Pas de clichés touristiques ici, mais une Ardèche rugueuse, silencieuse, presque inquiétante, où l’isolement devient parfois un piège. Le village n’a rien de pittoresque : il est le reflet de la solitude de Benjamin, de son enfermement intérieur. Ce paysage rude, où la nature semble indifférente aux drames humains, ajoute à l’ambiance pesante du roman, et souligne la lente descente de son protagoniste vers un point de non-retour.


Samantha, l’énigmatique perturbatrice de l’équilibre fragile

Parmi les personnages secondaires, Samantha se distingue avec éclat. Si les autres semblent tenir le rôle de simples figurants autour de Benjamin, elle, au contraire, vient bousculer le fragile équilibre du récit. Belle, intrigante, insaisissable, elle joue avec les nerfs du lecteur autant qu’avec ceux de Benjamin. Qui est-elle vraiment ? Que cherche-t-elle ? Est-elle une alliée, une manipulatrice, ou simplement une femme perdue elle aussi dans ses propres contradictions ?

L’auteur ne nous donne jamais de réponses claires, et c’est ce flou qui rend le personnage encore plus magnétique. Samantha incarne à elle seule la tentation, le danger, mais aussi la possibilité d’un ailleurs. Elle devient un miroir dans lequel se reflètent les désirs refoulés de Benjamin.


Un thriller où tout est suggéré :

la puissance de l’imaginaire du lecteur

📚 Chronique express – Thriller psychologique en Ardèche
Trois millions... ou presque – Cédric Le Calvé (Bookless Éditions)Un grand merci à l’auteur pour sa confiance 🤍 J’ai découvert ce polar intimiste en service presse, et je dois dire que j’ai été captivée par cette histoire à la fois humaine et dérangeante.

 

Si vous aimez les thrillers où le sang coule à flots avec des rebondissements qui s’enchaînent, vous risquez d’être surpris. Car dans Trois millions… ou presque, la violence est implicite, contenue, presque invisible. Elle se cache dans les regards, dans les silences, dans les non-dits. C’est le lecteur lui-même qui projette sa propre peur, qui remplit les blancs laissés volontairement par l’auteur.

Ce choix narratif, loin d’appauvrir le récit, le rend plus dense, plus troublant. À la fin de la lecture, on se rend compte que ce n’est pas l’histoire que l’on retient, mais les émotions qu’elle a suscitées, les questions qu’elle a soulevées. Une forme de polar psychologique, où l’enquête est intérieure et où le suspense réside dans la capacité – ou non – du héros à faire les bons choix.


 Un roman noir intimiste, ancré dans le réel

Trois millions… ou presque de Cédric Le Calvé est une belle surprise dans le paysage du polar français. Avec une écriture sobre mais efficace, l’auteur nous livre un récit poignant, empreint de réalisme et de justesse psychologique. Benjamin est un anti-héros inoubliable, un homme comme tant d’autres, qui vacille entre la survie et la tentation.

Ce roman est une plongée dans les tourments de la conscience humaine, doublée d’une immersion dans un territoire souvent oublié de la fiction. L’Ardèche y est peinte avec pudeur, sans folklore, et cela la rend d’autant plus authentique.

Un livre à recommander à ceux qui aiment les thrillers intimistes, les personnages complexes et les ambiances chargées de tension invisible.

 

👉 Et vous, que feriez-vous à la place de Benjamin ?

Ce roman soulève des questions profondes sur nos choix, notre morale et notre part d’ombre. Si vous l’avez lu – ou si cette chronique vous donne envie de le découvrir – je serais ravie d’en discuter avec vous.

🔎 Avez-vous ressenti la même ambiguïté face au personnage principal ?

🌫️ Que pensez-vous de l’ambiance pesante du village ardéchois ?

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Author: Angelique

Passionnée par les mots, l'organisation créative et les animaux, j'ai créé Entre Mots et Moustaches , un coin chaleureux où se mêlent l'amour des livres, l'art du Bullet journal et la beauté des animaux. Ici, on célèbre la créativité sous toutes ses formes, dans un esprit bienveillant et inspirant.


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4 thoughts on “Trois millions… ou presque de Cédric Le Calvé