Vous l’aurez probablement remarqué, mes lectures actuelles me poussent souvent à faire quelques recherches pour répondre à ma curiosité personnelle et pour reprendre une petite phrase de Belette : je me couche moins bête le soir 🙂 Avec ROHKA, je reviens sur la conquête spatiale à laquelle j’avoue ne pas m’être beaucoup intéressée. oui parce que finalement, si l’humain ne bousille pas la planète qui nous fait vivre, à quoi bon aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte ? Et pourtant ……
Chronologie des grandes missions spatiales
1957 – Le 4 octobre, l’URSS lance Spoutnik 1, premier satellite artificiel terrestre, marquant le début de l’ère spatiale.
1961 – Le 12 avril, Youri Gagarine (URSS) réalise le premier vol spatial habité (mission Vostok 1). En mai 1961 puis en février 1962, les États-Unis envoient leurs premiers astronautes (vols suborbitaux puis orbitaux, notamment John Glenn le 20 février 1962).
1965–1969 – Le 18 mars 1965, Alexeï Leonov (URSS) effectue la première sortie extravéhiculaire (EVA) dans l’espace. Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin (USA) foulent la Lune avec la mission Apollo 11.
1971–1973 – Le 19 avril 1971, l’URSS lance Saliout 1, la première station spatiale habitée. Les États-Unis déploient leur propre station Skylab le 14 mai 1973. Ce même début des années 1970 voit l’exploration des planètes : par exemple, Viking 1 (USA) se pose sur Mars le 20 juillet 1976 (première sonde opérationnelle martienne).
1986 – Le 20 février, lancement du premier module de Mir (URSS), première station spatiale modulaire habitée.
1998–2000 – Début de l’assemblage de l’ISS (Station spatiale internationale) en coopération internationale. Le module russe Zarya est mis en orbite en novembre 1998. Le 31 octobre 2000, un équipage international s’installe pour la première fois de façon permanente à bord de l’ISS.
Années 2000–2021 – L’exploration s’étend à Mars (rovers Spirit/Opportunity 2004, Phoenix 2008, Curiosity 2012, Persévérance 2021, etc.), à d’autres corps du Système solaire (sonde européenne Rosetta comète 67P en 2014, New Horizons sur Pluton en 2015). Des puissances spatiales émergent : la Chine (vol habité Shenzhou 5 en 2003, station Tiangong 1 en 2011, modules de la nouvelle station spatiale chinoise lancés en 2021, premier atterrissage lunaire chinois Chang’e 3 en 2013 et rover Zhurong sur Mars en 2021), l’Inde (mission lunaire Chandrayaan-1 en 2008, orbiteur Mars en 2013) et d’autres acteurs (Émirats arabes unis orbiteur martien en 2021) participent désormais à cette course. Parallèlement, le secteur privé gagne en importance : en 2004 SpaceShipOne remporte le X Prize (premier vol suborbital privé), et en mai 2020 SpaceX réalise le premier vol habité vers l’ISS opéré par une entreprise privée. Les premiers vols spatiaux suborbitaux touristiques réussis ont lieu en 2018–2021 (Virgin Galactic, Blue Origin).
Influence dans la culture populaire et la fiction
Romans et bandes dessinées
La conquête spatiale a nourri et été nourrie par la littérature d’anticipation. Déjà au XIXᵉ siècle, Jules Verne et H.G. Wells imaginaient des voyages lunaires et martiens (par ex. De la Terre à la Lune, 1865). Au XXᵉ siècle, des auteurs comme Ray Bradbury (Chroniques martiennes, 1950) ont décrit la colonisation de Mars par l’humanité, et Isaac Asimov a popularisé des empires galactiques (saga Fondation). En bande dessinée, la série franco-belge Valérian et Laureline (1967–2019) est unanimement considérée comme un chef-d’œuvre de SF spatiale – vendue à plus de 2,5 millions d’exemplaires et « ouvrant la porte à toutes les séries actuelles de SF ». Ces œuvres ont largement contribué à structurer l’« imaginaire spatial » collectif. De plus, des romans français contemporains comme ROHKA (Régis Chaperon, 2021) prolongent cette tradition, proposant de nouvelles visions du futur de l’humanité dans l’espace.
Films, séries et autres médias visuels
Au cinéma et à la télévision, les représentations de l’espace ont évolué du fantasmatique vers le réalisme. 2001, l’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968) est un film-phare dont l’imaginaire visuel et thématique a « laissé une trace indélébile » sur la SF cinématographique. Sa description futuriste (stations orbitales géantes, voyages interplanétaires) a marqué plusieurs générations. Plus récemment, Interstellar (2014) illustre l’effort pour combiner science-fiction et réalisme scientifique : Christopher Nolan s’est entouré du physicien Kip Thorne pour représenter un trou noir de façon ultraréaliste (publiant même un article scientifique sur la modélisation). De même, The Martian (2015) de Ridley Scott, inspiré du roman d’Andy Weir, s’attache à un réalisme minutieux (survie sur Mars). La NASA a collaboré étroitement au film, puisque l’agence a estimé que The Martian offrait une belle opportunité de « promouvoir l’exploration spatiale » en montrant les défis d’une mission martienne. Les séries TV (par exemple Star Trek, The Expanse, etc.) et autres films grand public (Star Wars, Gravity, etc.) exploitent également les thèmes spatiaux, inspirant le public par des images spectaculaires et des scénarios de conquête ou de contact extraterrestre.
Synergies entre fiction et programmes spatiaux
Il existe des ponts directs entre fiction et exploration réelle. Par exemple, des fans de Star Trek ont obtenu que la première navette spatiale américaine soit nommée Enterprise (en hommage au vaisseau de la série). L’agence spatiale américaine a même recruté l’actrice Nichelle Nichols (lieutenant Uhura dans Star Trek) pour sensibiliser les jeunes femmes et les minorités aux carrières d’astronaute. De son côté, la science et la fiction se nourrissent mutuellement : plusieurs innovations visuelles (ex. imagerie d’un trou noir inspirée par Interstellar) ou technologiques (propulseurs réutilisables, satellites miniaturisés, etc.) ont été influencés par les défis posés dans la fiction. La popularité des œuvres spatiales (livres, films, jeux vidéo) contribue à maintenir l’intérêt du public pour les voyages interplanétaires et encourage indirectement les décideurs (publics et privés) à investir dans de nouvelles missions. Ainsi, l’imaginaire collectif façonné par la culture populaire continue de façonner notre vision du futur spatial, et les progrès réels (missions ISS, robots martiens, etc.) nourrissent à leur tour les récits d’anticipation et de science-fiction.
Sources : Chronologies et analyses citées d’après la documentation spatiale (NASA, chronologies historiques) et des études sur la fiction (œuvres et articles culturels)
A quoi bon aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte ?
Cette interrogation est au cœur de beaucoup de débats éthiques autour de la conquête spatiale. Et je ne suis pas la seule à penser ainsi : pourquoi chercher à coloniser une autre planète alors que nous avons déjà une Terre merveilleuse, que l’on ne respecte pas toujours ?
C’est justement l’un des paradoxes les plus fascinants de cette aventure spatiale, et c’est aussi ce que soulève très finement un roman comme ROHKA :
➡️ D’un côté, la conquête de l’espace est un exploit technologique, un symbole de dépassement, de rêve et d’unité (au moins en théorie).
➡️ De l’autre, c’est un miroir qui nous renvoie à notre incapacité à prendre soin de notre propre planète, de nos ressources, de notre humanité.
Ce que certains auteurs (et astronautes eux-mêmes) soulignent, c’est que regarder la Terre depuis l’espace provoque souvent une prise de conscience fulgurante. Le fameux Overview Effect, cette sensation d’unité planétaire, d’émerveillement face à sa fragilité, pousse à vouloir la protéger.
Alors peut-être que la vraie question, ce n’est pas “Faut-il partir ?” mais plutôt :
👉 Faut-il aller là-bas pour mieux comprendre ici ?
Et toi, après avoir lu ROHKA, est-ce que ça t’a donné envie de réfléchir autrement à cette conquête ? Est-ce que cette histoire t’a fait percevoir l’espace non pas comme une fuite, mais comme une manière de mieux ressentir la solitude humaine, l’amour, le besoin de lien ?
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Intéressant !
Du coup, on se couchera aussi moins bête grâce à toi 🙂
Un peu de culture générale pour la curieuse que je suis 🙂 alors je partage.
Et je t’en remercie 🙂