Entre chronique et en prélude à l’interview de José Casatejada qui sera publiée vendredi, je vous invite au voyage, nous partons pour Teotihuacán, la cité des dieux au cœur de la Mésoamérique.
Un peuple mystérieux et cosmopolite
Avant de devenir une source d’inspiration littéraire pour l’auteur José Casatejada, Teotihuacán est d’abord un site archéologique majeur du Mexique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987. Située dans la vallée de Mexico, cette cité antique, fondée aux alentours du IIe siècle avant notre ère, fut l’une des plus grandes métropoles du monde préhispanique. À son apogée, entre le IIIe et le VIe siècle, Teotihuacán comptait plus de 200 000 habitants, rayonnait sur toute la Mésoamérique et fascinait les civilisations voisines, y compris les Mayas.
Son nom, donné bien plus tard par les Aztèques, signifie “le lieu où les dieux sont nés”. Ce lieu sacré abrite des monuments monumentaux tels que la pyramide du Soleil, la pyramide de la Lune, l’Avenue des Morts et le temple de Quetzalcoatl, aussi appelé temple du Serpent à plumes. Tous sont construits selon des principes astronomiques et cosmiques, dans une architecture symétrique impressionnante.
Malgré l’abandon de la ville autour du VIIe siècle, Teotihuacán a traversé les siècles en conservant son aura mystique, devenant une référence culturelle et spirituelle. C’est cette puissance visuelle, cette mémoire enfouie dans la pierre et le sable, qui a profondément touché José Casatejada lors de sa visite.
José Casatejada :
quand un marcheur s’inspire de la pierre et du silence
Dans son roman Quand le cœur se dévoile, José Casatejada quitte pour la première fois le domaine du récit de randonnée pour s’aventurer dans la fiction romanesque. Mais le lien avec la marche, la contemplation et la nature est toujours là. Et, plus discrètement mais tout aussi puissamment, une influence mésoaméricaine traverse son récit : celle de Teotihuacán, qu’il évoque dans son interview comme une source d’émerveillement profond.
« Giacomo est inspiré de mon attrait pour les vieilles pierres, les civilisations antiques ainsi que de l’émerveillement ressenti lors de mes visites du site archéologique aztèque de Teotihuacán au Mexique. » – José Casatejada
Dans Quand le cœur se dévoile, Giacomo, anthropologue de retour en France après deux années à Teotihuacán, porte en lui le poids d’un ailleurs, d’une mémoire ancienne et sacrée. Il incarne cette fascination pour l’histoire, pour les civilisations disparues, pour les traces laissées dans la pierre par les hommes d’hier. Ce personnage est une passerelle entre les pierres sacrées de Teotihuacán et les paysages apaisants du Forez français, entre la grandeur d’une cité divine et l’intimité d’une romance pudique.
Teotihuacán, entre majesté architecturale et spiritualité profonde
Ce n’est pas un hasard si l’auteur-marcheur José Casatejada a été marqué par Teotihuacán. Le site, au-delà de sa splendeur visuelle, est porteur d’une énergie silencieuse, presque méditative. Gravir les marches abruptes de la pyramide du Soleil, parcourir l’Avenue des Morts sous le soleil brûlant, ressentir le vent souffler à travers les ruines… tout cela participe à une expérience sensorielle et intérieure intense.
« Lorsque je marche, il s’agit d’un retour aux sources de la vie. […] Il me paraît logique d’en parler ou de l’écrire. »
Teotihuacán offre justement ce cadre propice à la marche introspective, au ralentissement, à la reconnexion. Dans son architecture même, la ville sacrée est une représentation du cosmos : les alignements sont astronomiques, les temples répondent aux montagnes environnantes, et chaque édifice porte en lui une fonction spirituelle. Cette harmonie entre l’homme, la nature et le divin rejoint l’univers poétique de l’auteur, attentif à chaque détail de ses paysages narratifs.
Une romance ancrée dans l’émotion, la mémoire et les traces de l’Histoire
Si Quand le cœur se dévoile est classé en tant que romance, le roman s’éloigne largement des codes traditionnels du genre. Loin des relations passionnelles ou caricaturales, José Casatejada propose un récit délicat, respectueux, centré sur des personnages en quête de sens et de réconciliation.
L’empreinte de Teotihuacán, bien que discrète, donne une profondeur symbolique au retour de Giacomo en France. C’est un retour à soi, comme si l’écho des pierres sacrées avait réveillé en lui un besoin de lien, de réparation, d’amour. Ce voyage intérieur s’inscrit dans la lignée de Teotihuacán : une cité qui a connu la grandeur, la disparition, puis la redécouverte. Une métaphore parfaite pour les émotions humaines.
« Je souhaite que les lecteurs se souviennent de toutes les émotions qui les auront fait vibrer. »
Teotihuacán, un fil rouge entre les civilisations et les cœurs
L’histoire de Teotihuacán ne se limite pas à l’archéologie. Elle continue de vivre à travers ceux qu’elle inspire. José Casatejada, en intégrant cette cité mythique dans le parcours de son personnage, montre combien le patrimoine peut nourrir la littérature contemporaine. Entre passé et présent, réalité et fiction, il tisse un fil rouge fait de pierre, de silence, de mémoire et d’émotion.
Un lieu d’inspiration littéraire et sensorielle
Teotihuacán ne nourrit pas seulement les chercheurs et les touristes : c’est aussi une source inépuisable d’inspiration pour les artistes et écrivains. Nombre d’auteurs, en visitant le site, ont ressenti le besoin de traduire par les mots l’émotion brute que procure la découverte de cette cité antique. L’écrivaine franco-britannique Cécile Romane évoque « une ville à visage divin » en parlant de Teotihuacán, tant les pierres semblent habitées d’une présence spirituelle. Dans un roman contemporain inspiré de ces lieux, une scène décrit par exemple un personnage gravissant de nuit l’escalier de la pyramide de la Lune sous un ciel constellé : le silence est total, chaque étoile paraissant veiller sur la ville fantôme. Arrivé au sommet, le protagoniste contemple l’étendue de l’allée des Morts baignée par la clarté argentée de la lune, et il frissonne en imaginant les millions de pas qui, avant lui, ont foulé cette même allée au fil des millénaires.
Lors d’une interview, un auteur mexicain ayant situé l’intrigue d’un de ses romans à Teotihuacán confiait s’être immergé dans l’atmosphère du site à l’aube pour nourrir son inspiration. « Je voulais écouter le silence de Teotihuacán, disait-il, sentir la caresse du vent sur la pierre et presque entendre les échos du passé. C’est un endroit où l’on prend conscience de la petitesse de l’homme face au génie de ses ancêtres ». De fait, la visite de Teotihuacán sollicite tous les sens : on marche pieds sur les dalles chauffées par le soleil, dont la texture inégale raconte l’usure du temps ; on effleure du bout des doigts les reliefs d’une fresque aux pigments rouges et ocres, encore vifs malgré les siècles ; on plisse les yeux devant l’éclat blanc de la lumière qui inonde la vaste esplanade de la Citadelle à midi ; on s’enivre de l’odeur chaude de la terre mêlée de cactus… Toutes ces sensations s’amalgament et participent à l’expérience émotionnelle intense qu’offre Teotihuacán.
Pour un esprit créatif, Teotihuacán est un décor rêvé, riche de contrastes visuels et symboliques. La symétrie parfaite des pyramides s’opposant à la sauvagerie du paysage volcanique autour ; la pérennité de la pierre face à la brièveté de la vie humaine ; le vide actuel des temples jadis emplis de foules en prière… Autant de thèmes qui trouvent un écho dans la littérature. On comprend ainsi que plusieurs romans et poèmes aient choisi Teotihuacán comme toile de fond ou comme métaphore. Le lieu, par sa seule présence, invite à la réflexion sur le temps qui passe, sur la foi, sur la mémoire des civilisations. Il suffit de s’asseoir quelques instants sur les marches de la pyramide du Soleil, lorsque le site se vide en fin d’après-midi, pour sentir monter une sorte de connexion intime avec l’histoire : le ciel se teinte d’orange, les ombres s’allongent sur l’avenue, et dans ce crépuscule on se surprend à imaginer les derniers rayons du soleil glisser le long des rampes sacrées comme une offrande quotidienne aux dieux.
À votre tour de découvrir cette romance pas comme les autres
Quand le cœur se dévoile n’est pas une simple romance. C’est un voyage émotionnel entre les vestiges sacrés du Mexique et les sentiers paisibles du Forez. José Casatejada y déploie une écriture sincère, humaine, sensorielle, nourrie de ses expériences de marche et de contemplation.
Et si, à votre tour, vous laissiez les pierres de Teotihuacán parler à votre cœur ?
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Ça fait 30 ans, mais j’étais là !
Bonjour Justin,
Toujours aussi intéressant à visiter, car de récentes fouilles ont permis des découvertes importantes ainsi que des avancées notables dans la connaissances du lieu et des civilisations qui l’ont habitées.
Souvenirs, souvenirs 😉
Merci infiniment pour l’association à ma romance » Quand le cœur se dévoile » de ce site archéologique grandiose, incomparable et inspirant… Cette attrayante publication incite à visiter le lieu et découvrir le livre, Angélique ! Grand merci.
bonjour, comment vas tu? merci pour la découverte. passe une belle soirée et à bientôt!