Bonjour à toi amoureux des livres et des mots. La semaine dernière, je vous présentais un petit roman agréable à lire dont l’auteure est de notre communauté. J’ai eu envie de lui poser quelques questions, je partage avec vous l’interview de Julieth Ewlyann.
Le roman
1. Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire Mon époux fantôme et à explorer la tradition
chinoise du mínghūn ?
Je suis très friande de cinéma et séries télé asiatiques. Les légendes d’ici et d’ailleurs
m’inspirent également beaucoup. J’ai trouvé celle-ci intéressante à exploiter.
2. Comment avez-vous développé les personnages d’Archibald et de son époux
fantôme ? Quels aspects de leur personnalité vous intéressaient le plus ?
J’ai moi-même été bibliothécaire. C’est donc plus facile de faire évoluer un personnage
dans un environnement familier. Pour Gui, cela a été plus compliqué comme je ne suis
pas asiatique. J’ai effectué des recherches culturelles et j’espère vraiment ne pas avoir
fait d’impair.
Pour Archibald, je souhaitais que le héros ait un côté classique et un peu vieux jeu. J’ai
hésité à le rendre un peu plus détestable… en étant misogyne et homophobe. Peut-être
que j’écrirai ce genre de personnage quand je serai plus à l’aise.
Quant à Gui, je voulais un personnage sensible et aveuglé par l’amour qu’il voue à ses
proches, comme à son petit ami.
3. Le livre aborde des thèmes profonds tels que l’amour, la solitude et la mémoire. Quels
messages espérez-vous que les lecteurs retiennent de votre histoire ?
Je ne suis pas vraiment là pour donner des conseils. Chacun doit mener ses propres
expériences. Mais l’amour sous toutes ses formes fait tourner le monde. Il est au centre
de nos vies.
4. Vous mélangez humour et réflexions sérieuses dans ce roman. Comment avez-vous
trouvé le bon équilibre entre ces deux tonalités ?
Lors de ma première écriture, le roman comportait moins de scènes comiques. L’une de
mes relectrices (que je remercie au passage !) m’a fait remarquer que je devrais insister
sur le côté malchanceux d’Archibald suite à la malédiction. J’ai rajouté quelques scènes
en repensant un peu aux films de Pierre Richard vus dans mon enfance. C’était un peu
compliqué, car j’avais peur d’en faire trop et que cela manque de réalisme au point de
nuire à l’histoire.
5. Y a-t-il des événements ou des personnages inspirés de votre propre vie ou de vos
expériences personnelles dans ce livre ?
Comme dit plus tôt, je me suis inspirée de mon expérience professionnelle en tant que
bibliothécaire. Les événements sont de la pure fiction. Les personnages principaux aussi.
L’écriture
1. Pouvez-vous décrire votre processus d’écriture ? Avez-vous une routine particulière
lorsque vous travaillez sur un roman ?
Je me planifie des après-midi uniquement consacrés à l’écriture. Toujours avec un fond
musical. Je pars d’une idée, de notes et de recherches. Mais je n’ai pas vraiment de
routine particulière. J’écris selon mon inspiration. Je laisse mes personnages se
développer sous ma plume. Puis je passe beaucoup de temps à la réécriture. Un peu
comme un artiste qui modèle et remodèle sa sculpture.
2. Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’écriture de Mon époux fantôme, et comment
les avez-vous surmontés ?
Ce roman est un défi à lui tout seul, car j’ai voulu explorer une nouvelle facette de mon
écriture. Pour la première fois, j’ai travaillé avec un schéma narratif plus poussé, qui
laisse moins de place à l’improvisation. De même, j’avais jusque là plutôt l’habitude
d’écrire des histoires plus sombres, dans des univers plus imaginaires. Et c’est la
première fois que j’écris à la première personne.
3. Comment avez-vous créé l’univers fantastique du livre tout en gardant une certaine
connexion avec la réalité ?
J’ai voulu que l’histoire se déroule à Londres. C’est une ville connue que j’apprécie, qui
permet d’ancrer l’histoire dans la réalité. J’ai également fait des recherches sur les temples et le déroulement des mariages fantômes. Le seul élément fantastique est la présence de Gui.
Inspirations et projets
1. Quel rôle la littérature a-t-elle joué dans votre vie personnelle et professionnelle ?
Je suis une grande passionnée de lecture depuis mon plus jeune âge. Au primaire, je
demandais des encyclopédies pour Noël. Je lisais tout ce qui me passait entre les mains.
J’empruntais aussi des livres aux copains. J’ai commencé à écrire des histoires à
l’adolescence. Publier était mon rêve, même si je n’arrivais pas à écrire un roman
complet. Plus tard, j’ai créé un fanzine, participé à d’autres. J’ai également blogué des
chroniques littéraires ici ou là. Sur le tard, j’ai travaillé en bibliothèque et passé mon
diplôme. On peut donc dire que je ne peux pas vivre sans livre.
2. Y a-t-il des auteurs ou des œuvres qui vous ont particulièrement influencée en tant
qu’écrivaine ?
Je suis influencée par Stephen King et Anne Rice, même si je suis loin d’avoir leur style.
Pour les œuvres, mon livre de chevet est le Dracula de Stocker. Je possède plus d’une
dizaine d’éditions différentes dans ma bibliothèque personnelle. D’ailleurs cette question
me fait réaliser que ce roman traite aussi de l’amour par delà la mort. J’avoue que je
n’avais pas fait le parallèle avant !
Je pense que toutes nos lectures et tous les produits culturels que nous consommons
(film, série, peinture, musique, etc.) nous influencent de près ou de loin.
3. Quels sont vos projets d’écriture futurs ? Avez-vous d’autres livres en préparation ?
J’ai beaucoup de notes, d’idées griffonnées par-ci par-là. Je suis actuellement en pause
d’écriture pour les fêtes. Mais je vais réfléchir à quelle idée exploiter en 2025. Je ne sais
pas encore si je vais m’atteler au troisième tome des Brumes de Falltown ou développer
une autre idée.
Le regard des lecteurs
1. Comment avez-vous accueilli les retours des lecteurs jusqu’à présent ? Y a-t-il eu des
réactions ou des commentaires qui vous ont particulièrement touchée ?
Mon public est réduit. Je suis une véritable inconnue. Alors chaque commentaire me
touche et me pousse à continuer à écrire.
2. Si vous pouviez voir des adaptations de votre livre, que ce soit au cinéma ou à la
télévision, quels éléments aimeriez-vous qu’ils conservent ou mettent en valeur ?
J’aimerais que mes personnages ne soient pas dénaturés pour coller à des exigences
statistiques. Mais aussi que les sentiments et les émotions qui leur sont propres soient
respectés.
Se faire connaitre
1. En tant qu’auteure, comment gérez-vous le lien entre votre créativité et la réalité du
monde littéraire, comme la publication et le marketing ?
Comme je suis auto-éditée, je gère tout moi-même. Cela demande beaucoup de temps,
de patience et de connaissances. Tout ce qui est publicité, réseaux sociaux… est très
compliqué. D’autant plus que la concurrence est rude. Cela peut parfois affecter l’envie
d’écrire. Plus d’une fois, j’ai eu envie d’abandonner. J’essaye malgré tout de préserver la
flamme et mon envie d’écrire.
2. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes écrivains qui souhaitent se lancer dans
l’écriture de romans fantastiques ou de comédies ?
Mon conseil sera un peu en lien avec la question précédente. Écris en prenant du plaisir
et n’écris pas pour rentrer dans des cases, pour suivre une mode. Reste-toi même et ne
te compare pas.Merci pour cette interview !
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à ces questions, merci pour ta fraicheur et ta sincérité. Je te souhaite beaucoup de succès dans ce difficile monde de l’écriture. A très bientôt.
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Merci à vous deux pour cette intéressante interview 🙂
bonjour, comment vas tu? je te remercie encore pour ta lecture et tes nombreux retours. passe un bon lundi et à bientôt!
Une expérience très sympa. Je te souhaite une excellente semaine. A bientôt.