Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’accueillir sur le blog Wabi Saby, auteure du roman La lumière sera – Ombres sur Harbour Island, un premier livre profondément marquant, à la croisée du thriller scientifique, du fantastique et de la réflexion éthique.
Dans cette interview, elle nous parle de ses inspirations, de ses personnages, de son amour pour la nature… et du choix très symbolique de son nom de plume. Une rencontre riche et passionnante, à l’image de son roman.
🌿 Votre nom de plume, « Wabi Saby », intrigue et fascine. Pourquoi ce choix ?
Le choix du nom de plume est très personnel. Je voulais qu’il reflète mon identité d’autrice : mes intentions littéraires, ma personnalité, mes choix et mes aspirations… et qu’il reste prononçable.
Wabi Saby s’est imposé à moi car il remplit toutes les cases.
Le wabi sabi est un concept, une philosophie japonaise (culture qui m’interpelle depuis mon adolescence) qui prône la prise de conscience de la nature transitoire des choses terrestres.
Wabi, c’est la simplicité, la nature et la beauté. Sabi c’est l’usure naturelle par l’œuvre du temps.
J’ai plus de 50 ans et mon surnom depuis ma naissance est Saby. J’aime la nature et les choses simples. C’était donc tout simplement une évidence.
💡 La lumière sera – Ombres sur Harbour Island mêle plusieurs genres : thriller, fantastique, science-fiction… Comment vous est venue cette idée ?
L’idée de départ était simplement une île qui pouvait paraître fabuleuse, mais qui, en réalité, cachait un grave danger. Je voulais également mettre en scène la nature et la science qui cherche à la dompter. De plus, j’avais beaucoup apprécié le spectacle nocturne du parc Terra Botanica près d’Angers qui m’a inspiré. J’ai ensuite effectué des recherches sur la bioluminescence.
👁️ Cléo, votre héroïne, est très attachante, mais aussi profondément humaine, avec ses blessures. Comment avez-vous pensé ce personnage ?
J’ai construit Cléo comme un puzzle. Pour venir seule sur cette île, elle devait fuir quelque ou quelqu’un et si la fuite était son seul espoir c’est qu’une faille en elle l’avait conduite à cette situation. Cette aventure allait forcément l’obliger à faire face et à trouver la force en elle. D’où la citation de Nietzsche en début du livre : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».
🧬 Le roman pose une vraie question éthique : la science peut-elle franchir toutes les limites au nom du bien commun ? Était-ce un enjeu central pour vous ?
Oui, il était primordial pour moi d’aborder cette question. En fait les limites de la science reste un sujet très complexe. Nous sommes totalement dépendants de la science et nous en attendons beaucoup. Elle progresse de plus en plus vite et n’est pas comprise de la multitude. La notion même de bien commun est à questionner : commun à qui ? Selon l’espace et le temps la réponse change.
🤍 Aradia, la gouvernante, a marqué beaucoup de lecteurs (moi la première). Qui est-elle pour vous ?
Àradia est la bienveillance incarnée, une sorte de gardienne maternelle. Malgré cela elle n’est pas libre. Prise dans ses obligations familiales et traditionnelles elle va se trouver confronter à des choix et commettra, sans prévoir les conséquences, commettre l’irréparable.
🌊 L’île d’Harbour Island semble être un personnage à part entière. Aviez vous cette intention ?
Oui, dès le début, je voulais que l’île soit un véritable personnage. Elle a d’ailleurs sa fiche avec ses caractéristiques et sa photo, comme les autres protagonistes de l’histoire. Harbour Island existe réellement au milieu du lac Charlotte. J’ai juste fait quelques adaptations pour le roman.
✍️ Votre plume est à la fois fluide, immersive et très émotionnelle. Comment travaillez-vous votre écriture ?
J’ai tendance à écrire de façon assez synthétique. Donc, contrairement à d’autres auteurs, lors de la réécriture, je ne dois pas couper, mais bien préciser ma pensée.
Je lis beaucoup, dans des genres différents et depuis que je sais lire. Je pense que la clé est là.
📚 Quels sont vos auteurs ou livres de référence, ceux qui vous inspirent dans votre écriture ?
Il y en a tellement ! Mary Shelley, Philip K. Dick, Aldous Huxley, HG Wells, Stephen King, Gaston Leroux, Paul D’Ivoi, Daphné du Maurier, Barjavel, Bernard Werber, Pierre Bordage ou Stuart Turton…
🔬 Envisagez-vous d’écrire d’autres romans autour des liens entre science, nature et conscience ?
Oui, il y a tant à explorer. Je ne suis pas légitime pour donner ni conseil ni leçon. La complexité des choses et des êtres me semble plus facile à aborder dans des fictions qui divertissent en donnant à réfléchir.
Mon prochain projet se déroulera dans la campagne entre Sologne et Berry, dans une propriété pourvue d’un étang abritant un être mystérieux.
💬 Que souhaitez-vous que les lecteurs retiennent après avoir refermé La lumière sera ?
En premier lieu, j’espère qu’ils auront passé un bon moment, plein d’émotions. Ensuite, je souhaite qu’ils se disent qu’en effet, même en voulant faire le bien, on peut arriver à faire le mal. Ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ? La méconnaissance de tous les paramètres reste inévitable. Pour éviter cela, le respect envers la nature et tout être vivant ainsi que la modestie sont des valeurs à mettre en avant.
💫 Un grand merci à Wabi Saby pour sa générosité et cette belle plongée dans son univers. Son roman m’a profondément touchée et questionnée, et j’espère que cette interview vous donnera, vous aussi, l’envie de découvrir La lumière sera – Ombres sur Harbour Island.
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📖 Et vous, avez-vous lu ce roman ? Que vous a-t-il inspiré ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire !
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Merci à vous deux pour ces intéressants échanges.
Génial si c’est intéressant 🙂. J’ai apprécié personnellement.
Merci à Wabi Saby, car il est toujours intéressant de découvrir une auteure et d’apprendre quelles motivations ont fait naitre le thème de son roman. De plus, la chronique incite à la lecture de cet ouvrage, Angélique !
Merci José. C’est un roman fabuleux pour qui aime la nature 🙂