Bonjour à toutes et tous en ce début de semaine livresque. Au mois de septembre, je vous avais présenté Rouge (le cercle de Couët Krann). L’avez-vous lu ? Je l’espère puisque je partage aujourd’hui ma chronique du tome 2 : La montagne d’Abranas.

Résumé de l’éditeur

La prophétie ne s’est pas réalisée : l’harmonie n’est toujours pas revenue depuis que Darakchan a été chassé du royaume de Blangerval.
Le magicien cherche désormais à s’installer dans la montagne d’Abranas, au sein des terres de la reine Philea.
Encore éprouvés par ce qu’ils ont vécu ensemble, le prince Darien et ses fidèles amis partent prêter main forte à la reine avec le but d’assouvir leur vengeance contre Darakchan.
Réussiront ils finalement à le vaincre ? Quel espoir naîtra de cette histoire ?

• Éditeur ‏ : ‎ Marathon éditions (22 septembre 2022)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 212 pages

Une matinée inquiétante

C’est avec plaisir que je retrouve Issalis accompagnée de Jancenelle, sa doula. Epouse du roi Darien, Issalis vit au château de Blangerval depuis son mariage. 

Lalaï vient lui rendre visite avec son ours (Jin le Rouge), très heureuse de revoir sa sœur après plusieurs années d’études auprès de Raffanel, ermite guérisseur et magicien. Mais Lalaï apporte un message important au couple royal, Raffanel a insisté pour que ce message soit délivré uniquement au couple royal, loin des oreilles indiscrètes : un appel à l’aide de Nastorg, cadet de Raffanel. Celui ci demeure dans les montagnes, sur les terres de la reine Philea et du royaume d’Abranas où de nombreux crimes sont commis, accusant les loups. Mais Nastorg soupçonne les gobelins d’être responsables des troubles.

« Peyrus, le créateur du portail, est mort, reprit calmement Lalaï, cependant un autre homme connait son secret, puisqu’il l’a déjà actionné une fois. Raffanel et Nastorg pensent que Darakchan est de retour, et qu’il a rouvert le portail. Il fait revenir les gobelins en Terre d’Escalon et s’est retiré dans les montagnes d’Abranas avec eux en attendant son heure. C’est pour vous prévenir que je suis ici. »

Les elfes et les gnomes

Darien a un ami fidèle, l’elfe Téjédor. Les elfes n’ont que faire des conflits des hommes :

« L’amour est pour nous un sentiment universel. Chaque elfe ressent une grande affinité pour tous les autres. »

Les gnomes, quand à eux, sont de petits être sages, amusants mais aussi gardiens de la connaissance. Leur érudition dans tous les domaines est vaste et les elfes eux-mêmes s’inclinent de bonne grâce devant la culture immense des petits bonshommes à chapeau pointu. Lacerte explique ainsi les caractéristiques de la race des Gobelins : des êtres sans pitié.

Dans cette épopée, les personnages aux caractères marqués, attachants nous embarquent sur les traces d’un sorcier maléfique et détestable. Amour et amitié forment l’alliance contre le mal : les gobelins revenus de leur exil sur la lune noire avec l’aide de Darakchan. Bien au delà de la vengeance, la survie des peuples est mise en péril.

La montagne d’Abranas

Alors le roi Darien laisse sa reine bienaimée seule au terme de sa grossesse pour combattre au sein des terres de la reine Philea, la plume de l’auteur dépeint ce voyage et ses magnifiques paysages avec finesse. Si l’ombre du mal est omniprésente, les beautés d’Abranas ne vous laisseront pas indifférents.

« Seule la reine Philea, ses longs cheveux noirs ornés de perles d’or cascadant jusqu’au milieu de son dos, resta assise sur son trône, laissant Bergon s’approcher seul et s’agenouiller devant elle, tandis que Valayer et ses hommes faisaient de même quelques pas en arrière. »

Le royaume de la reine Philea et son peuple vous réserve bien des surprises. 

A découvrir (et redécouvrir)

Muriel Ferwerda nous offre une pause sacrée au paradis perdu des elfes, en alternance avec les combats entre les hommes et Gobelins. Le lecteur évolue entre deux atmosphères, une aventure surprenante, empreinte de mystère et de magie.

Ce deuxième Opus est en harmonie avec le cercle de Couët Krann (T1), et le lien entre ces deux aventures est fluide malgré les années passées. Lalaï, qui semble encore jeune et fragile, se révèle décidée, réfléchie et cette jeune fille, au destin aussi tragique que magique, est attachante. Il m’est difficile de la laisser derrière moi en tournant la dernière page. La société matriarcale est bien présente, des communautés proches de la terre mère, gardiennes des cérémonies Celtiques, de la connaissance des plantes, des pierres et de la mer : une histoire envoutante, addictive, mêlant vos sentiments à travers les différents protagonistes. La plume fluide, par l’art des mots, transmet la peur ou la joie, l’horreur et l’amour.

J’ai laissé dans ces pages ceux qui m’ont entrainée dans un voyage au delà de la mer et des montagnes, ils me manquent, je l’avoue. J’aimerais savoir si l’harmonie reviendra, si l’amour est au-dessus de tout, s’il est un lien possible entre les peuples. Quand aux elfes, ils restent aussi secrets que mystérieux.

Une magnifique lecture qui me laisse conquise (à partir de 12 ans)

Je remercie très sincèrement Marathon Editions pour ce service presse

Muriel Ferwerda

Mère de famille, éleveuse sur le plateau sauvage de l’Aubrac, passionnée par les cultures anciennes, celtes et médiévales, je suis une sorcière.
Pas une vieille au nez crochu qui jette des mauvais sort, non !

Mais de celles qui soignent les piqûres d’orties sur les jambes des enfants en les frottant avec du plantain. De celles qui comprennent le comportement des chevaux et parlent à leur chat. De celles qui, vivant proches de la nature, loin du tumulte des villes, cultivent des herbes odorantes et en tirent des préparations bienfaisantes.

Des femmes ordinaires dont la condition les destinait à une vie rangée, mais qui par leurs lectures, leur force de caractère ont appris puis transmis à d’autres les secrets de leur libre pensée, de leurs réflexions sur le monde, ce qui les mena parfois jusqu’au bûcher.

Alors un jour, à mon tour j’ai pris la plume, distillant au fil des pages de mes romans les idées qui rendent les jeunes femmes libres. Je suis une sorcière.