Mercredi 13 décembre, j’ai profité d’un rayon de soleil pour sortir et jouer avec les chevaux. Ils sont passés en paddock pour l’hiver sur moins d’un hectare, c’est la période du foin, des éventuels compléments et de Gaya en mode cra-cra 🙂 Autant l’avouer, ils attendent les balades, les pauses broute-broute et des galops à fond les ballons dans la boue. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir l’Arboretum de Villevocance.
Juste pour rire
S’il y a bien un truc qui peut mettre Ganesh de très mauvaise humeur, c’est la gamelle vide et le nouveau rouleau de foin qui n’arrive pas assez vite. Les chevaux sont expressifs et c’est là que finalement, c’est bien que le cheval soit vegan 😉
J’assume mes choix concernant ce cheval qui n’a jamais été cassé. C’est bientôt son neuvième anniversaire (le 20 janvier) et depuis notre rencontre en aout 2016, je préfère négocier et conserver notre relation unique plutôt que d’avoir un cravache. Mais bien sûr, Ganesh, c’est le chef du syndicat du cheval.
Et son activité favorite, c’est la randonnée qui se fait très courte actuellement : deux heures maximum (alors que nous partons à la journée et même sur trois/quatre jours quand c’est possible). Alors comme tout animal, Ganesh est complètement fou à la moindre expédition : défouloir absolu.
Le Horse Vlog
Je filme uniquement pendant les pauses et si mon cheval accepte de rester au pas. Du coup, la vidéo est courte mais vous montre l’hiver dans mon petit coin de montagne.
L’Arboretum (Villevocance – Ardèche)
Si vous me suivez depuis longtemps, vous connaissez probablement mon amour de ce petit coin boisé. Un projet de l’école du environ un hectare, les enfants ont planté ces différentes essences d’arbres il y a plus de trente ans. Notre association avait une convention avec la municipalité et cet espace était alors entretenu dans le respect de la biodiversité. Malheureusement, à l’époque Covid, tout le conseil du village a changé et la convention n’a pas été renouvelée. Actuellement, l’Arboretum est à l’abandon mais j’aime malgré tout m’y rendre, que ce soit à pied ou à cheval.
Nous avons slalomé entre les jeunes acacias qui s’incrustent un peu partout pour retrouver le Cognassier sauvage – c’est surtout Gaya qui a reniflé les coings de très loin – il y avait encore des fruits au sol et quelques uns dans l’arbre : bon, n’y allez pas pour en trouver, les chevaux ont tout mangé.
Ce fut vraiment agréable d’écouter la chanson du Malbuisson qui coule dans ce paysage hivernal. Les nombreuses sècheresses l’avaient épuisé, mais il a repris sa place. Ganesh adore se baigner, barboter et, éventuellement, se coucher dans l’eau : j’ai négocié un unique bain avec un peu de jeu. Je n’ai pas envie de gouter la température de l’eau, ah, ah.
Notez que j’ai mon gilet airbag et un casque de cross pour jouer.
Le chemin des Clots
Pour cette balade, nous sommes obligés de prendre le même chemin pour descendre et remonter. Les chemins sont fermés et nous empêchent de faire une boucle : en passant, je ne remercie pas les quads et motos cross bruyantes qui ont provoqué cet état de fait. Nous empruntons donc le fameux chemin des Clots, un peu glissant avec les pluies, où j’ai fait quelques glissades puisque Ganesh voulait absolument trotter et galoper. Mes adducteurs sont douloureux d’avoir travaillé à rester en équilibre lors du rodéo improvisé.
On me pose souvent la question de l’utilisation ou pas du mors, sachez que si Ganesh n’a jamais eu de mors, c’est parce qu’il a des énormes dents de loup (d’étalon) et qu’un mors lui infligerait une douleur insoutenable. Je n’ai pas souhaité une chirurgie pour retirer les dents de mon cheval et c’est pourquoi nous communiquons par la voix et la l’intuitif. Du coup, Gaya n’en a pas non plus, ce qui lui convient bien. Quand je sais que je vais faire des jeux avec mon cheval de 850 kilos, j’ai conscience qu’aucune contrainte ne va l’arrêter s’il m’embarque : je lui parle, jamais il ne m’a fait tomber et c’est toute la force du lien. Comme c’est le cheval de tête, j’ai un petit hackamore flower dans le cas où… mais je sais que Ganesh peut me prendre la main, tout simplement parce que c’est vraiment léger pour un cheval de cette force et de plus, il est tout poilu en hiver alors… Il m’a d’ailleurs bien montré sa force ce mercredi quand je lui ai demandé de repasser au trot face à un obstacle (fossé) qu’il s’apprêtait à sauter, il a refuser ma demande, j’ai donc tiré un peu mes rênes. Résultat ? Ganesh a secoué la tête avec toute la force de son encolure et j’ai décidé de le laisser sauter.
Un peu plus tard, il s’apprêtait à se transformer en champion de cross et j’ai demandé l’arrêt mais dans le jeu, il n’avait probablement plus d’oreilles alors je lui ai communiqué que j’allais tomber et il s’est arrêté – heureusement hein. D’où l’airbag et le casque au cas où…
Retour difficile
Comme les enfants, les chevaux ont trouvé cette sortie un peu courte et ne voulaient pas rentrer, ils ont essayé de prendre les chemins de traverse ou éviter celui du retour : j’ai été ferme dans la négociation, ça fonctionne toujours 🙂 En rentrant, ils ont toujours quelques granulés pour les remercier de la balade, j’entretiens le respect mutuel.
Retour au paddock, rangement du matériel et récompense.
Le plus surprenant, c’est que Ganesh est autant mon compagnon de randonnée que le cheval de thérapie de mon activité pro. Face aux enfants, aux personnes invalidées ou tout simplement parce qu’il sait ce qu’il a à faire, il est d’une douceur qui contraste avec tout ce que j’ai écrit, n’est ce pas ?
Alors, avez-vous apprécié la promenade ?
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Merci pour la vidéo et pour tous ces détails sur ta relation avec tes compagnons. À chaque fois que je te lis, je suis impressionnée de voir jusqu’où peut aller la communication avec ceux-ci. C’est tellement touchant de voir cette relation de confiance, de respect et d’amour que vous avez bâtie.
Merci. Je leur dédie mon autre blog (https://angelique-kearsley.fr). J’ai toujours vécu avec un chien, des chats, un Descarotte et puis j’ai rencontré le cheval.
Il faut que je prenne le temps de lire ton autre blog 🙂
Merci 🙂. Je te demanderai quelques conseils lectures jeunesses pour la bibliothèque si tu veux bien.
Avec plaisir 🙂
Ta vidéo n’est pas si courte que ça Angélique et c’est une jolie promenade automnale en musique !
Késako un cheval cassé ?
Bonne journée 🐴🦄😊
Merci Juliette. Un cheval cassé (to break a horse ou débourrage en français) est la méthode classique utilisée pour que le cheval pense l’homme supérieur en force.
La méthode consiste à le faire tourner en longe jusqu’à épuisement pour ensuite l’obliger à accepter une selle, un cavalier et à répondre aux exigences par le biais de matériels que je qualifierais de maltraitance.
Des éperons électriques, des doubles (triples) enrênements, un collier pour l’obliger à rester tête baissée… Et ça se vend !!!
J’ai un blog à part pour toutes ces questions
https://angelique-kearsley.fr
Certains cavaliers/propriétaires de chevaux commencent à s’intéresser à ce que je fais et du coup, j’ouvre un centre d’accueil en mai 2024 où je regroupe toutes mes activités professionnelles et associatives.
Il est évident qu’un cheval cassé a peur de la cravache et ne se permet pas toutes les folies : il prendra des coups de talon, de cravache, et se soumettra…
Mais il peut aussi devenir dangereux s’il comprend un jour que la force est avec lui.
Pour mon Doctorat, j’ai évolué avec des chevaux sauvages très différents : Ganesh, puis Gaya et plus tard Epona. Je n’ai pas une méthode, chaque cheval me demande pas mal d’observation, sachant qu’il m’observe aussi 🙂
Mais la selle a été mise avec l’accord du cheval qui a accepté son cavalier. La relation n’est pas du tout la même 😉
Pauvres chevaux !!! j’ai horreur de la maltraitance animale et bien sur humaine !
Merci Angélique …
J’ai lu qu’en Australie ils abattent depuis octobre les chevaux sauvages » brumbies » par hélicoptère …
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/03/en-australie-l-abattage-de-chevaux-sauvages-symboles-d-une-bataille-pour-l-ame-du-pays_6197924_3210.html
Aux Etats-Unis, ils font la même chose pour se débarrasser des Mustangs et récupérer les terres pour faire pousser des saloperies 🙁
J’adore toujours voir tes balades avec les chevaux !
🙂