Bienvenue en ce début de semaine pour une rencontre littéraire avec un nouveau talent de la science fiction :
Aroen Radwanoff
Pharmacien et biologiste avant de se réorienter dans les statistiques et la recherche opérationnelle, Aroen a toujours été un électron libre. Homme de passions, il développe sa créativité dans différents secteurs techniques et scientifiques avant de revenir vers son amour de toujours, l’écriture.
Son premier roman :
L’excrémentielle – Livre premier : Le hérisson
- Genre : Science-fiction
- Éditeur : Librinova
- Nombre de pages : 791
Les prolégomènes présentent de manière poétiques et théâtrales ce monde d’un autre temps. Il y a des hommes, des clans, des conquêtes, des croyances, des guerres, des vainqueurs et donc des vaincus, des exils. Tout ce qui ressemble à l’Humanité. Parmi les exilés, il y eut des ententes passées entre royaumes et républiques. Il en est ressorti un homme, un empereur qui gère Lhaard. Ce peuple est reparti à la conquête de ce qu’on lui avait volé. L’empire était créé avec ses règles et ses croyances. Freï et Isor, deux adolescents de statuts différents passent une dernière nuit ensemble avant le départ de Freï pour l’Académie militaire d’Oxans. La nuit va se terminer de manière très mouvementée. Ils se sont arrêtés près du manoir « le Hérisson », une maison de passe, et ce dernier explose sous leurs yeux. Ils sont interrogés tous les deux et c’est le Capitaine Feyor Fress, père de Freï qui prend la direction des investigations en compagnie du Lieutenant Yulnus Sheffard, Officier de Permanence. Le Capitaine écoute les pré-rapports des démineurs et de la légiste. A l’intérieur, c’est un véritable carnage : des corps d’humains et d’animaux à moitié carbonisés et une sculpture intrigante. Au passage pour ceux qui ont lu le livre, c’est plutôt à cette sculpture que me fait penser la couverture mais je me trompe peut-être (verdict de l’auteur ?)
Impressionnant, n’est-ce pas ? lui lança-t-elle en le rejoignant. – Je n’ai jamais vu quoi que ce soit de pareil, balbutia Feyor. – Nous non plus. Peut-être un rituel importé par des immigrés. On en compte tellement dans la région. Une certitude, cependant. Vous avez écopé d’un carnage : des femmes, un homme, trois cochons de Rhénude et des chiens…bien qu’il puisse s’agir de chacals ou de loups. Seulement, pour être honnête avec vous, je m’en fous. Je n’en ai aucune idée et je ne suis pas véto.
Une décision difficile
Capitaine de la milice impériale, Feyor Fress est libre de la suite à donner à cet « incident ». Il est proche de la retraite, il a un passé difficile et compliqué. Il est devenu adepte du banasan (alcool local). Il peut classer l’affaire et attendre sa retraite peinard mais sa conscience lui dicte le contraire. Au vu de ces pauvres personnes mortes dans d’atroces conditions et des indices trouvés, cet attentat ne peut pas rester impuni. Une question se pose, le crime est-il impérial, politique ou religieux… ? Mêler l’empire ou la religion est toujours compliqué. Le Hérisson a appartenu à un notable de la famille du Gouverneur. C’est avec son appui et un passe-droit qu’il va entamer une enquête longue et fastidieuse. Une des victimes est identifiée et c’est sur cette piste que tout va démarrer. Le Capitaine Fress va débuter son enquête seul. Lors d’une perquisition, il fait une mauvaise rencontre. Il est trop imbibé d’alcool pour pouvoir répliquer et se retrouve à l’hôpital. Les autorités appelle le lieutenant Yulnus Sheffard qui prend le relais avec un adjoint, l’inspecteur-chef Argen, pour démêler cette sordide affaire. L’enquête les mène dans la noirceur la plus abjecte de l’homme. Ils font quand même des rencontres riches d’émotions. Le Lieutenant Sheffard récupère Le Capitaine Fress à l’hôpital et ils mettent leurs découvertes en commun. Comme ils se complètent, Le Capitaine décide de garder Argen pour continuer l’enquête. Ils retournent à Oxans pour la suite. Sont-ils préparés physiquement et psychologiquement pour mener cette investigation à son terme ?
Dans un même temps
Haelis est la fille de l’empereur.
La Callipyge, comme la surnommait le petit peuple, célébrerait bientôt ses 27 ans, âge fatidique
Elle vient de terminer ses études et doit choisir entre prendre le nom de son père, devenir une Haelis Valdall et prendre le titre d’Impératrice ou choisir le nom de sa mère pour embêter son père. Elle est à l’écoute de différents conseillers qui l’orientent. Ils lui font se poser des questions pour éviter une décision rapide et irréfléchie. Elle relate à travers ses différentes entrevues le parcours glorieux de ses aïeuls. Elle se rend vite compte que politique et manigance ne font qu’un. Elle a également des amies « désignées » comme à la cour mais Haelis a un caractère bien trempé, elle sait ce qu’elle veut. Elle doit passer une série d’examen avec un clone, ça l’inquiète à juste titre mais ça la pousse à réfléchir d’avantage sur son devenir. Elle se rend à Méthran pour cela.
Entre Khodos II et la Terre
Le Général Dantzieff confie une mission de la plus haute importance au colonelle Neva de Serae. Une citadelle est entre les mains de rebelles depuis 12 ans, protégés par un dôme. Après avoir repéré l’endroit d’où il est activé, il «suffit» de le détruire. Pour cela, le Général lui confie 40 hommes et pas des meilleurs, ce passage de guérilla urbaine est particulièrement intéressant dans la précision et l’action qui s’y déroule. Bon courage Colonelle qui n’est autre qu’un clone d’une efficacité redoutable avec sa rakinne (arme très intéressante). Il est prévu qu’elle rejoigne Oxans à l’issue de sa mission…
Les clones… Algorithmes de vie générés par les frères-ingénieurs tisserands. La source de toutes les réussites d’oxans. Celle de toutes ses hontes.
Le moment où je hais l’auteur
L’auteur nous fait passer d’un endroit à un autre, il désigne en page de garde de chaque chapitre les principaux protagonistes accompagnés d’un écrit poétique, d’un discours ou d’une légende qui annonce le sujet. Je passe aisément de l’un à l’autre. Je me doute qu’à un moment donné, il va se passer quelque chose qui va les pousser à se rencontrer les uns et les autres alors je lis, je lis. Je suis dans la peau de chacun des personnages, je ne m’arrête plus de lire. Je sens que le moment crucial est proche et il me reste pas mal de marge de lecture au vu de mon temps de lecture (liseuse). Emporté par ma lecture, j’ai oublié que les annexes sont importantes en volume et le moment crucial tant attendu s’est transformé en
L’Éternité, songea-t-il. L’Éternité L’excrémentielle Fin du livre premier. Le Hérisson.
Oui, à ce moment-là, j’ai été abattu…et comme on dit : « La patience est amère mais son fruit est doux »
Une véritable pépite
J’ai A-DO-RÉ et c’est peu de le dire. Les personnages sont judicieusement choisis, chacun à sa place avec ses forces et ses faiblesses. Aucun ne peut laisser indifférent et même après avoir refermé le livre depuis quelques jours, je me pose des questions sur ce qu’ils pourraient faire par la suite, c’est dingue. Le vocabulaire est très riche, on voit le côté pharmacien biologiste concernant l’anatomie et j’ai appris beaucoup de choses. Je n’ai certes pas tout retenu mais à une prochaine relecture parce que je sais déjà que je le relirai, je retiendrai de nouveaux mots. La lecture est très addictive, l’auteur est un manipulateur des mots pour nous tenir en haleine mais quel plaisir ! Les différents mondes sont expliqués de manière simple et je m’y suis tout de suite retrouvé sans être obligé d’aller fouiner sur les cartes. Aroen Radwanoff en profite pour mettre des sujets d’actualité à la réflexion de chacun. Depuis le viol collectif à la dictature cachée sous la panoplie d’une bonne conscience en passant par les manigances politiques et autres droits que l’homme s’autorise au nom d’un Dieu. C’est de la science-fiction avec des hommes…très humains. Au milieu, il y a une intrigue politico-financière et certainement religieuse très bien monté et tout ça depuis une maison de passe pour bourgeois et nobles !
L’excrémentielle est un coup de cœur que je vous conseille vivement.
Un grand merci à Aroen Radwanoff pour votre confiance et pour cette passionnante lecture.
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bonjour, comment vas tu? le titre ne fait pas trop envie, mais ton avis relève le tout. passe un bon lundi et à bientôt!
Je ne l’ai pas encore lu, c’est une chronique de David 😉