Le 27 juillet 2016, ma vie prenait un nouveau tournant. Ce jour-là, je m’offrais Wild de Cheryl Strayed, un récit poignant qui allait devenir bien plus qu’un simple livre : un compagnon de route, un guide, un souffle. Pendant des semaines, Wild fut mon livre de chevet. Je le relisais, je le consultais, je m’y replongeais sans cesse. À travers les errances de Cheryl sur le Pacific Crest Trail, je découvrais mes propres envies enfouies : me perdre pour mieux me retrouver.
Mais ce livre, je l’ai prêté. Et je ne l’ai jamais revu (je te hais, toi qui l’a gardé !). Il m’a fallu du temps pour digérer cette perte. Aujourd’hui, je sens qu’il est temps de renouer avec cette envie initiale : marcher. Me remettre en route, sur mes deux jambes, et écouter ce qu’elles ont à me dire.
Le pouvoir transformateur de la randonnée longue distance

Pourquoi ai-je tant besoin de partir ? Parce que marcher, ce n’est pas fuir. C’est avancer. C’est se délester. C’est retrouver un rythme naturel, celui du pas, du souffle, du silence.
La randonnée longue distance offre une liberté incomparable. Chaque pas est un choix. Chaque montée, un défi. Chaque nuit sous la tente, un retour à l’essentiel. Le bivouac, je l’adore. Dormir dehors, loin du tumulte, bercée par les sons de la nature, réveillée par la lumière douce de l’aube… C’est une forme de guérison lente, intime, puissante.
La marche apaise le mental, stimule le corps, et remet de l’ordre dans les priorités. Pour celles et ceux qui, comme moi, cherchent à se retrouver, elle est une réponse. Une invitation à la lenteur, à la présence, à la simplicité.
Le Pacific Crest Trail : un rêve de 4 200 kilomètres
Mon rêve absolu ? Le PCT. Le Pacific Crest Trail, ou Chemin des crêtes du Pacifique, est une ligne imaginaire qui trace la colonne vertébrale de l’ouest américain. De la frontière mexicaine à celle du Canada, il s’étire sur plus de 4 200 kilomètres à travers des paysages époustouflants : déserts arides, forêts majestueuses, montagnes enneigées.
Ce n’est pas juste une randonnée. C’est un voyage initiatique. Une aventure de 4 à 5 mois pour qui veut relever le défi. Un rêve pour les marcheurs solitaires, les passionnés de nature brute, les âmes en quête de dépassement.
Mais hier, mon médecin m’a rappelé une vérité simple : commence là où tu es. Il m’a parlé du chemin de Compostelle… mouais. Je ne me sens pas appelée. J’ai besoin de hauteur, de silence, d’isolement. Et j’ai une autre idée en tête.
La Haute Randonnée Pyrénéenne : l’aventure à portée de pas
La Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP) coche toutes les cases. Ce sentier méconnu serpente entre la France et l’Espagne, de l’Atlantique à la Méditerranée, sur environ 800 km. Il suit la ligne de crête, souvent à plus de 2 000 mètres d’altitude, loin des villages et de la civilisation. Moins fréquenté que le GR10 (côté français) ou le GR11 (côté espagnol), il promet une immersion totale dans la haute montagne.
Un ami, qui a parcouru ces sentiers, préfère la HRP. Il m’a confié : « Contrairement aux GR, on reste en altitude. Moins de descentes, plus de liberté. » Il faut compter 1,5 à 2 mois pour parcourir l’ensemble. Deux mois pour me vider la tête ? Peut-être que c’est exactement ce qu’il me faut.
GR42 : un itinéraire local pour me mettre en jambes
Et si je commençais par plus petit ? J’habite sur le GR42, un sentier qui relie Saint-Étienne au Grau-du-Roi. Il traverse les départements de la Loire, de l’Ardèche, du Gard, et touche même les Bouches-du-Rhône. Environ 452 km, réalisables en 23 jours de marche, voire 5 semaines en mode contemplatif.

Ce n’est peut-être pas l’épopée du siècle, mais c’est un bon début. Un terrain d’entraînement. Une mise en jambe avant plus grand. Ce GR, je le vois comme une transition, un appel discret mais constant.
Me préparer à la grande randonnée :
équipement, forme et mental
Premier geste symbolique : j’ai remplacé mes vieilles chaussures de randonnée par les mêmes… mais en neuf. Comme une boucle qui se referme. Comme un recommencement.
Avant de partir, il me faudra renforcer mon endurance, tester mon matériel en conditions réelles, peaufiner mon sac (léger, toujours plus léger). Mais surtout, je dois me préparer mentalement. Car la randonnée au long cours est autant une aventure physique que psychique. Il y a la solitude, la fatigue, les imprévus. Mais aussi, la beauté, la résilience, l’alignement.
Et toi, es tu prêt à marcher pour te retrouver ?
Je ne sais pas encore où mes pas me mèneront. HRP ? GR42 ? Peut-être qu’un jour, ce sera le PCT. Ce que je sais, c’est que j’ai besoin d’avancer, de sentir mes pieds tracer une ligne sur la carte, de vivre dehors, de respirer plus grand.
Et toi, as-tu déjà tenté une grande randonnée ? Te sens-tu appelé par les sentiers, les sommets, les nuits à la belle étoile ? As-tu des conseils à me donner ? Moi, je préfère le bivouac, le silence, la liberté. Qui peut m’aider ? Qui veut marcher avec moi ?
💬 Partage ton expérience en commentaire : quelle randonnée t’a transformé(e) ? Quelle est ta prochaine destination ? Ensemble, traçons notre chemin.
📌 Si l’article t’a inspiré, pense à le partager. Chaque pas commence par une envie.
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J’ai fait la randonnée sur environ 30 km du PCT en tant que Scout. Mais ça fait 35 ans déjà !
Trop génial !!!! Tu pourrais m’en parler un peu (en privé si tu veux).
J’adore marcher mais je ne me sens pas d’attaque pour une longue randonnée. Alors j’admire ceux qui se lancent 🙂
Et moi donc 🙂
Bonjour à tous,
Le 7 avril 2010, je suis parti seul du Puy-en-Velay. Destination : Compostelle ! Rien d’original, sinon que je n’ai jamais vraiment marché auparavant avec un sac à dos sur une longue distance… Ma motivation : rompre avec ma vie professionnelle qui venait de s’achever. Je suis arrivé au cap Finistère en Galice le 8 juin ! Une extraordinaire aventure humaine qui a littéralement transformé ma façon d’aller vers l’Autre. J’ai perdu 8 kgs et surtout d’intraverti je suis revenu extraverti à la maison. C’est moi qui allais à la rencontre des Autres. Je n’ai pas fais le chemin de Saint-Jacques, le chemin m’a fait. Depuis, je marche beaucoup, des marches contemplatives, introspectives, car la méditation vient seule en pleine nature : chemin de Stevenson, sentiers Arvernes à la découverte des vallées glaciaires et volcaniques dans le massif du Sancy, le GR3 du mont Gerbier de Jonc à Chabreloche, du GR4 de Grasse à Manosque et le passage du canyon du Verdon, la Via Garona, l’exceptionnel tour du Queyras, le sentier des Bonshommes (Ariège et Pyrénées)… Cette année 2025 me trouvera fin août dans les vallées d’Aspe, d’Ossau et sur le chemin de la Mâture ! Bien d’autres voies que j’aurais aimé parcourir : GR20, GR10, GTJ (Grande Traversée du Jura)… Et pourquoi pas PCT ?
Merci pour ce magnifique témoignage. La marche nous apprend l’humilité.
Vous feriez le PCT ? J’en rêve 🙂 mais je vais retrouver la forme physique avant.
Vos récits donnent envie d’aller toujours plus loin. Le mois d’août sera pour moi (je l’espère), la possibilité de retrouver un chemin. On verra bien.
Bonjour à tous,
Le 7 avril 2010, je suis parti seul du Puy-en-Velay. Destination : Compostelle ! Rien d’original, sinon que je n’ai jamais vraiment marché auparavant avec un sac à dos sur une longue distance… Ma motivation : rompre avec ma vie professionnelle qui venait de s’achever. Je suis arrivé au cap Finistère en Galice le 8 juin ! Une extraordinaire aventure humaine qui a littéralement transformé ma façon d’aller vers l’Autre. J’ai perdu 8 kg et surtout d’intraverti je suis revenu extraverti à la maison. C’est moi qui allais à la rencontre des Autres. Je n’ai pas fais le chemin de Saint-Jacques, le chemin m’a fait. Depuis, je marche beaucoup, des marches contemplatives, introspectives, car la méditation vient seule en pleine nature : chemin de Stevenson, sentiers Arvernes à la découverte des vallées glaciaires et volcaniques dans le massif du Sancy, le GR3 du mont Gerbier de Jonc à Chabreloche, du GR4 de Grasse à Manosque et le passage du canyon du Verdon, la Via Garona, l’exceptionnel tour du Queyras, le sentier des Bonshommes (Ariège et Pyrénées)… Cette année 2025 me trouvera fin août dans les vallées d’Aspe, d’Ossau et sur le chemin de la Mâture ! Bien d’autres voies que j’aurais aimé parcourir : GR20, GR10, GTJ (Grande Traversée du Jura)… Et pourquoi pas PCT ?