Larry Hoover, également connu sous le nom de « King Larry », est né le 30 novembre 1950 à Jackson, dans le Mississippi. Ses parents ont déménagé la famille au nord, à Chicago, dans l’Illinois, lorsque Hoover avait 4 ans.
Mais la Légende de Harry Hoover est une fiction… C’est ce que l’auteur m’a affirmé. J’ai intitulé cette revue « Une plume sans âme » et je vais vous en donner la raison dans les lignes qui vont suivre.
Les premières pages
L’auteur nous invite à New-York, en 1958, dans la communauté noire de Harlem. Gladys vit avec ses enfants dans l’appartement qu’elle a toujours connu : elle y est née. Mike, Larry et la petite Anita vivent là, eux aussi, avec leurs espoirs, la pauvreté mais finalement presque heureux. Mike est destiné à devenir boxeur et s’entraîne sous le regard de Nataly, sa petite amie.
Larry est un enfant différent qui ne supporte pas l’injustice :
« Il ne peut s’empêcher de lire le journal chaque jour pour y déceler toutes les injustices. Alors, il se conforte dans ses certitudes. Hostile, la vie est hostile, et pour un noir qui réfléchit trop, comme lui, elle est sadique. »
Et finalement, comment le contredire ? Quand les blancs ont un regard sur la cause des minorités, il n’est que politique, électoral ou financier. Larry l’a bien compris, même si quelques exceptions confirment la règle.
Enrôlement forcé
Larry est mineur et pourtant, l’Amérique a besoin de lui !!! Si les noirs ont des droits limités, ils peuvent aller se battre au Vietnam pour faire « la fierté de leur nation ».
Larry est enrôlé avec son frère, Mike dans un pays totalement inconnu au climat bien différent de celui de Harlem. Qu’en est-il du racisme ?
« – Le respect ça se mérite au Vietnam. On n’en a rien à branler de là d’où tu viens, de ton fric, que tu aies étranglé ta mère ou que tu sois une star de cinéma. Ici, t’est juste un mec avec des couilles ou tu crèves. Tu as des couilles, le négro ? »
Dans cet enfer qui n’en fini pas, Larry fait la rencontre de John Wise, reporter de guerre. Mais il rentre sans Mike…
La légende
Larry rentre du Vietnam avec la rancœur, la dépression, le vide. Il retrouve Jimmy sous le pont de Brooklyn où il boit du whisky en lisant le journal. Le mouvement pour les droits civiques des années 1950-1960 se veut pacifiste mais les noirs américains sont tués lors des manifestations. Que faire contre ces injustices ?
Sa rencontre avec celui qu’on appelle Big Calvin marque l’apparition des « Black Tigers » et de grands changements dans la vie de Larry. Mais je vous laisse découvrir la légende.
Les thèmes du roman
Même si l’esclavage a été aboli, la ségrégation raciale est toujours d’actualité dans certains états des états unis. C’est le thème principal de ce roman qui nous pousse à réfléchir à la situation des minorités. Le Ku Klux Klan s’invite aussi dans la vie de Larry Hoover.
En dehors de ses exactions terroristes contre la population afro-américaine et ses sympathisants blancs, son histoire est jalonnée de scandales politiques et financiers (chantages, corruption, détournements de fonds, intimidations diverses, prévarications, trucages électoraux, etc.).
Le Ku Klux Klan se nourrit des doctrines racistes ou antisémites de certains essayistes et anthropologues du XIXe siècle. Ils se sont probablement liés à la Franc-Maçonnerie et aux mouvements néo-nazi… Je crois que de nombreux mouvements ségrégationnistes existent à travers le monde et ce roman vient nous le rappeler : un point particulièrement positif si le lecteur y accorde l’intérêt qu’il mérite.
La guerre du Vietnam va changer Larry. Mais je ne peux pas trop développer pour ne pas tout vous dévoiler. Cependant, une guerre reste un traumatisme et elles existent encore dans notre monde « moderne ». Là aussi, j’y vois une invitation à la réflexion posée de telle manière que je ne peux pas nier l’importance de ce roman.
Ressemblances et incohérences
Quand je parle de Larry Hoover en début de revue, sachez qu’il a grandi à Chicago et est devenu le chef de file des Supreme Gangsters, qui ont fusionné avec un gang rival pour devenir la Black Gangster Disciple Nation.
Dans le roman, notre Larry est celui des Black Tigers. Je ne dévoile rien en faisant le lien car un gang n’est jamais un groupement d’enfants de cœur. Leurs motivations sont différentes mais la violence est condamnable et si le Hoover de ce monde purge actuellement sa peine à la prison administrative maximale du pénitencier américain à Florence, au Colorado.. Qu’en est-il de notre adorable gamin transformé par le Vietnam ?
La réponse est dans le roman 😉 et j’aimerais beaucoup connaître le ressenti d’un autre lecteur sur le devenir de celui qui devient « légende ». J’y ai trouvé un petit coté « tout rose » mais, l’histoire est écrite et le personnage en devient très peu crédible. Dommage pour une thématique aussi importante.
Pourquoi la plume sans âme ?
Un style est, en littérature, un aspect propre de l’expression chez un écrivain. Il constitue sa façon personnelle de traiter les textes et leur mise en récit, devenant parfois une forme d’identité littéraire.
Dans mes lectures, je retrouve très souvent un style littéraire rapide et vif (coupé). Quand l’auteur parle de ségrégation, de guerre, de lutte, son style est une mer morte. Le texte ne révèle aucune émotion et je n’ai finalement rien à développer sur la psychologie des personnages. Je ne me suis même pas attachée à Larry, je n’ai pas versé une larme à la mort de son frère et j’ai simplement suivi cette histoire comme s’il ne se passait rien.
Étrange n’est ce pas ?
C’est d’ailleurs difficile à exprimer parce que rester de marbre face à de tels drame n’aide pas la cause de ces minorités. Larry est au Vietnam comme s’il se promenait sur un chemin verdoyant, heureux de sentir, enfin, une petite pluie rafraîchissante.
J’avoue que c’est ce qui m’a bouleversée dans ce roman, cette plume sans âme dans le confort ces pages, bien loin de la réalité, elle me berçait pour me faire oublier… pour m’éviter de réfléchir ?
Un peu d’histoire
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, dans l’État de l’Alabama aux États-Unis, Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, prend place dans un bus pour rentrer chez elle après son travail. Alors que des passagers blancs montent dans l’autocar, elle refuse de leur céder son siège pour aller s’asseoir au fond du bus, à l’endroit réservé aux Noirs, comme le veut la loi. Elle est immédiatement arrêtée.
Le 13 novembre 1956 est une petite victoire dans la grande et longue lutte de la communauté noire américaine pour la défense de ses droits, de sa liberté. Désormais, les noirs américains auront le droit de s’asseoir où ils veulent dans les transports en commun.
21 avril 1944 : la France accorde le droit de vote aux femmes. Il faudra attendre 1965, l’année de l’adoption de la Loi sur le droit de vote, pour que tous les électeurs noirs puissent enfin exercer leurs droits démocratiques aux états unis…
« Le changement, ce ne sont pas seulement les lois qui l’initient, ce sont les esprits, la culture, l’éducation, les coutumes. »
Le Vlog
Quelques liens
- Le site de l’auteur : https://www.alanalfredogeday.com/
- Sur Facebook : https://www.facebook.com/alanalfredogeday
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Dommage parce que je t’avoue que cette absence d’âme me gêne pas mal… Mais le livre aborde néanmoins un thème intéressant.
Ce n’est que mon ressenti personnel. Ce livre aborde de nombreux thèmes que j’ai apprécié.
Vu la masse livres que j’ai à lire, je préfère me fier à ton ressenti…
Comme je fais de même, je comprends 😉
Interesting and nice blog. Congratulations. I hope you also follow and like mine. Greetings from the south of Spain. Thank you very much