Bonjour à tous et bienvenue sur ce blog pour la chronique littéraire du lundi. Je vous présente aujourd’hui une enquête, un polar jeunesse qui fut pour moi une invitation au voyage et une belle surprise.
Invitation au voyage
Autant le titre que la couverture de ce roman me font rêver. Et pourtant, si vous posez la question : Est-il possible d’aller en Birmanie en ce moment ? La réponse du gouvernement Canadien est une mise en garde.
Évitez tout voyage au Myanmar en raison du risque de violence à caractère politique et du potentiel pour des troubles civils. Si vous êtes au Myanmar, vous vous exposez à une application arbitraire des lois locales, ce qui pourrait entraîner une arrestation et une détention.
Âge de lecture : Dès 7 ans
J’ai choisi ce roman comme un thriller et ma première impression n’est pas très flatteuse. Je deviens beaucoup plus positive quand à la lecture jeunesse. Un cosy mystery ? L’écriture est fluide et magnifique, l’histoire met en scène des étudiants auxquels les jeunes lecteurs peuvent s’identifier. J’ai d’ailleurs noté une mise en garde dissimulée dans l’intrigue : il n’est pas forcément judicieux de raconter un voyage sur Instagram quand votre compte est public 😉
D’autres références donnent l’occasion d’aborder le sujet des réseaux sociaux.
« Evidemment, elle regrettait d’avoir expliqué tous ses projets de voyage sur Instagram. Elle ne s’était pas rendu compte que n’importe qui pouvait avoir une foule d’informations sur elle, et elle regrettait maintenant sa naïveté. Elle serait plus prudente à l’avenir, c’était certain. »
Le préambule est intrigant et j’y suis revenue par curiosité après avoir eu connaissance du fin mot de l’histoire. Le voyage est grandiose mais quelques paragraphes plus sombres se glissent discrètement entre deux visites. On pourrait presque lire ce roman comme un jeu de piste avec des références littéraires pour indices.
Un thriller ?
Comme je l’ai déjà écrit, le résumé de l’éditeur m’a trompée. J’attendais un thriller dans la pure tradition, qui m’aurait poussée dans une enquête sordide, le genre de bouquin qui peut vous tenir éveillé toute une nuit, juste parce que la trouille gagne au fil des pages.
Le thriller (anglicisme, de l’anglais to thrill : « faire frémir ») est un genre artistique utilisant le suspense ou la tension narrative pour provoquer chez le lecteur ou le spectateur une excitation ou une appréhension et le tenir en haleine jusqu’au dénouement de l’intrigue. Ce genre est très utilisé dans la littérature, le cinéma ou la télévision et se subdivise en de nombreux sous-genres, chacun possédant ses propres codes.
Les procédés narratifs sont souvent les mêmes, qu’ils soient utilisés au cinéma ou dans la littérature, avec notamment les fausses-pistes et la rétention d’informations afin d’embrouiller le lecteur/spectateur, ou l’utilisation du suspens entre les différents chapitres, scènes ou épisodes.
Si vous recherchez un thriller libérateurs d’adrénaline, passez votre chemin : Un crime couleur rubis en Birmanie reste subtile et c’est le dénouement qui vous surprendra, à votre retour de voyage (ou presque, je ne vais pas vous raconter l’histoire non plus.) J’aurais pu être déçue mais en réalité, je me suis laissée embarquée par le voyage de Alexandre, Matthias et Vanessa.
Lecture culturelle
J’ai été un peu déçue par mon début de lecture mais la plume de Sandrine Warêgne m’a bercée dans une aventure que je n’imaginais pas. En suivant Vanessa, ma culture littéraire s’est étoffée.
« Fiona avait d’ailleurs cité Orwell, qui, très en avance sur son temps, avait écrit : ‘Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses. »
De la Suisse à la Birmanie, j’ai rencontré un choc culturel – qui connait la Birmanie ? – et des sites que mon imaginaire à construit au fil des pages et que j’ai découvert en photo sur le web. Un roman qui ne m’a pas laissée indifférente, une plume qui a m’a séduite et en conclusion, j’ai beaucoup apprécié mon voyage : une jolie surprise 🙂
Je remercie très sincèrement Sandrine Warêgne pour sa confiance et l’envoi de ce service presse.
Résumé de l’éditeur
Eté 2012, l’inspecteur Camino de la police genevoise enquête sur une disparition de rubis, à la demande d’un joaillier de la place. A la même époque, trois jeunes étudiants de l’Université de Genève, Alexandre, Matthias et Vanessa décident de partir en vacances en Birmanie. Malgré leur budget serré, ils veulent découvrir ce pays magnifique et exotique. Ils partent sur les traces de Joseph Kessel, Georges Orwell ou Norman Lewis, parmi tant d’autres. Arrivés à Rangoon, Fiona Edwards, une touriste anglaise qui loge dans le même hôtel qu’eux, disparaît mystérieusement. Les trois jeunes suisses décident alors d’aider Ben Edwards, le mari de Fiona, à la retrouver. De fausses pistes en déceptions, de la périphérie de Rangoon jusqu’aux temples de Bagan, en passant par Mandalay et le lac Inle, un périple initiatique qui leur fera comprendre que sous la douceur birmane peut se cacher une réalité plus sombre.
- Éditeur : Editions Spinelle (23 mars 2023)
- Bunko broché : 208 pages
- Âge de lecture : Dès 7 ans
L’auteur
Née en 1982, Sandrine Warêgne est une auteure belgo-suisse. Un crime couleur rubis en Birmanie est son deuxième roman, après Le banquier du quai du Mont-Blanc (Editions Mon Village, 2015).
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De la subtilité et du dépaysement, cela fait toujours du bien de temps en temps 🙂 Et encore plus si on a le droit à des références littéraires en prime.
Tout à fait. Une belle surprise littéraire 😍.
La Birmanie m’intéresse depuis longtemps, mais en tant que Myanmar, il n’y a aucun risque que j’y aille. Le gouvernement américain a 4 niveaux d’avertissement quant à voyager, et en Birmanie, c’est « Bonne chance, on ne pourra pas vous aider ». Pas besoin d’ajouter que c’est le pire niveau.
Oh, le gouvernement Américain donne donc le même avertissement que le Canada alors 🤨. Comme quoi, mieux vaut attendre le retour au calme dans ce pays. En attendant, la lecture fait rêver 😊
Oh je ne connais pas, merci pour le découverte Angélique
Il y a tant à découvrir 🙂
oui tellement, on aura pas assez d’une vie ! 😛
Et heureusement !!! La vie serait ennuyeuse si nous n’avions plus rien à découvrir 😉. Heureusement, la nature nous impose l’humilité, nos lectures titillent la curiosité et la relation avec ce (et ceux) qui nous entourent est source d’enrichissement.
D’ailleurs, a-t-on plusieurs vie ? La réincarnation est un sujet qui mérite d’être étudié.